Faut-il éviter la piscine quand on a le vagin sensible ?

Il existe sûrement des questions que vous n'avez jamais osé poser, par pudeur, crainte, voire même honte... Notre journaliste, Mélanie Morin, les a posées à votre place. Aujourd'hui, il est question d'irritations intimes et mycoses vaginales à la piscine.

Mélanie Morin
Rédigé le , mis à jour le
"Sexe sensible", chronique de Mélanie Morin du 16 juillet 2018
"Sexe sensible", chronique de Mélanie Morin du 16 juillet 2018

Sur Internet, de nombreuses femmes s'inquiètent des effets de l'eau de la piscine sur leurs parties intimes. Lorsqu'on fait une recherche avec l'expression "attraper une mycose", on tombe sur "attraper une mycose après un rapport", "attraper une mycose avec un préservatif", "attraper une mycose à la piscine", "attraper une mycose génitale" et enfin "attraper une mycose aux toilettes".

La piscine est LE lieu où règne la psychose de la mycose. Cette inquiétude génère 76.600 résultats sur Internet et des discussions passionnées sur les forums.

Gêne au niveau vulvaire et mycoses vaginales

La vulve désigne l'ensemble des parties externes de l'appareil génital féminin, les grandes et petites lèvres, le clitoris et son petit capuchon, l'orifice urinaire et vaginal. La vulve est le regroupement de tous ces éléments. Le vagin est "interne", on y accède par l'orifice vaginal, c'est le tuyau, la cavité où a lieu la pénétration. Vient ensuite l'utérus où sortent les bébés par voie basse.

Si une femme est sensible de la vulve, cela signifie que la peau et la muqueuse très sensible de la zone externe peut la tirailler. Si en plus, elle a parfois des mycoses vaginales, cela signifie qu'elle est sujette à des infections provoquées par un champignon.

Les piscines en cause ?

Selon les spécialistes contactés par nos soins, la piscine véhicule certaines craintes. On dit souvent que l'eau est sale, que c'est un bouillon de culture... Et pourtant, l'eau des piscines publiques est filtrée en continu, elle est traitée au chlore qui agit comme un désinfectant et cette eau est soumise à de nombreux contrôles. Donc, n'ayez crainte, ce n'est pas l'eau de la piscine qui transmet directement des germes et des champignons.

En revanche, elle peut favoriser, sur un terrain déjà fragile, un déséquilibre de la flore vaginale. Quand une femme nage, une certaine quantité d'eau entre dans son vagin, comme si elle prenait une douche vaginale, ce qui est à éviter. Par ailleurs, le chlore, s'il est fortement dosé, peut irriter les muqueuses les plus sensibles et l'eau de la piscine a son propre pH qui n'est pas le même que le pH vaginal.

Les précautions à respecter

S'il ne faut pas fuir la piscine, il faut faire attention à certaines choses. Pour les mycoses, la chaleur et l'humidité ambiantes favorisent la multiplication des petites levures, dont les femmes sont naturellement porteuses dans le vagin. Après la baignade, il est recommandé de bien sécher cette zone avec une serviette propre.

S'il s'agit d'une piscine découverte et que vous avez envie de lézarder sur le bord du bassin, méfiance ! Evitez de rester dans votre maillot de bain mouillé, la macération est propice aux mycoses et aux infections vaginales et urinaires. Si vous voulez crâner au bord de l'eau, il faut changer de maillot !

Après la baignade, rincez vos parties intimes sous la douche et appliquez une crème protectrice qui assèche la peau. Vous pouvez en trouver facilement en pharmacie. Il existe aussi des crèmes à appliquer avant la baignade qui vont faire barrière et donc créer une couche protectrice entre la peau et l'eau de la piscine.

En cas d'irritation persistante, de démangeaisons, de brûlures, consultez votre gynécologue et privilégiez la sieste dans l'herbe... Dans ce cas, gare aux moustiques et autres insectes...
 

N'hésitez pas à envoyer vos questions gênantes par mail : melanie@allodocteurs.fr