Infirmier en réanimation : une profession mal connue mais indispensable

3 342 patients sont actuellement hospitalisés dans les services de réanimation, en France. Depuis le début de l’épidémie, les infirmiers de ces services jouent un rôle clé. Mais leur expertise n’est pas assez valorisée.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Depuis des années, les infirmiers des services de réanimation demandent une reconnaissance de leur spécialité, une formation adaptée et une revalorisation salariale.

En réanimation, les prises en charge sont spécifiques, multiples et souvent très complexes. Pour être à l’aise, un an de pratique minimum est nécessaire. 

Valentine Brzezinski est infirmière depuis trois ans en réanimation. Des journées de 12 heures, des cas difficiles, d’importantes responsabilités… Pour environ 1 750 euros nets par mois. De quoi en décourager plus d’un.  

J’ai vu beaucoup de monde arriver mais aussi beaucoup de monde partir. C'est problématique dans le sens où on a l’impression de repartir de zéro, à devoir reformer des nouveaux professionnels et ce n’est pas évident d’encadrer, ça demande d’autant plus d’énergie aussi”, explique-t-elle.

Le turn-over, un casse-tête

Cinq nouvelles infirmières sont arrivées dans son service, à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, début janvier. Ce turn-over est un casse-tête pour l’organisation mais aussi pour la sécurité des patients et le maintien de la qualité des soins. 

Pour le Pr Jean-Michel Constantin, chef du service anesthésie-réanimation, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, revaloriser la place des infirmiers en réanimation est une nécessité.

Ce n’est pas une médaille ni du mérite ni en chocolat qu’on demande, c’est une formation supplémentaire. Qui dit formation supplémentaire dit confiance, dit amélioration de la qualité des soins, dit diminution des complications et ce que l’on espère à terme c’est que cela entraîne une plus grande stabilité des services de réanimation”, explique-t-il.  

En France, un infirmier affecté dans un service de réanimation reste en moyenne à son poste deux ans seulement.