Fin de vie : Alain Cocq est mort dans le cadre d’un suicide assisté en Suisse

Alain Cocq, 58 ans, était atteint d'une maladie orpheline incurable et avait fait deux grèves des soins et de la faim en 2020 pour réclamer le droit à l'euthanasie en France.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Fin de vie : Alain Cocq est mort dans le cadre d’un suicide assisté en Suisse

"Je tiens à vous informer, par la présente, de mon décès dans la dignité, dans le cadre d’une procédure de suicide assisté en Suisse". C’est par ces mots qu’Alain Cocq a annoncé ce 15 juin sa décision, dans une lettre ouverte adressée au Président de la République, au gouvernement et aux parlementaires et diffusée par ses soutiens. 

Tétraplégique depuis trente ans, ce militant pour la fin de vie digne est décédé le 15 juin au matin en Suisse par suicide assisté, a annoncé son entourage.

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« Parti comme il le souhaitait »

"Il a pris un cachet. Cela a été très rapide. C'est chose faite et c'est une très bonne chose qu'il soit parti comme il le souhaitait", déclare à l'AFP François Lambert, un de ses proches. Ce dernier est aussi avocat et neveu de Vincent Lambert, autre cause célèbre des partisans de l'euthanasie.

"C'est préférable à rester en vie dans cet état", ajoute M. Lambert en référence aux souffrances anciennes de M. Cocq.

Pas de sédation profonde

Alain Cocq a été diagnostiqué à 23 ans d'une maladie aussi incurable que douloureuse, qui l'a conduit à vivre pendant 35 ans "en soins palliatifs", selon ses termes.

Malgré toutes ses souffrances, Alain Cocq ne pouvait bénéficier de la loi en vigueur, dite Claeys-Leonetti, adoptée en 2016. Cette dernière autorise "la sédation profonde et continue, pouvant aller jusqu'à la mort", mais uniquement pour des personnes dont le pronostic vital est engagé "à court terme".

Plusieurs grèves de la faim

M. Cocq avait demandé en août 2020 au président Emmanuel Macron d'autoriser le corps médical à lui prescrire du pentobarbital, un barbiturique puissant qui lui aurait permis de "partir en paix". 

Face au refus du président, il avait tenté à deux reprises de se laisser mourir, en faisant la grève des soins et de la faim, mais il avait dû renoncer face à des douleurs insoutenables. Il avait alors annoncé son intention de se rendre en Suisse, où le suicide assisté est légal.