Quels sont les risques de l'acésulfame K, cet édulcorant présent dans nos aliments ?
L'acésulfame K est un édulcorant largement utilisé par les industriels. On vous explique ce que vous risquez si vous en consommez en trop grande quantité.
Il est présent dans de nombreux produits que vous ingérez au quotidien, mais connaissez-vous son nom ? "L'acésulfame K est un édulcorant intense de synthèse dont le pouvoir sucrant est environ 200 fois supérieur à celui du saccharose", explique l'UFC-Que choisir.
Et d'étayer : "Il fait partie des 3 édulcorants intenses les plus employés par l'industrie alimentaire (avec le sucralose et l'aspartame). Il est employé au sein d'aliments à teneur réduite en calories ou sans sucres ajoutés."
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Dans quels aliments trouve-t-on de l'acésulfame K ?
L'UFC-Que choisir liste les denrées alimentaires dans lesquels l'édulcorant est présent. Il s'agit entre autres des :
- produits laitiers fermentés aromatisés réduits en calories ou sans sucre ajouté ;
- glaces réduites en calories ou sans sucre ajouté ;
- conserves de fruits ou légumes aigre doux ;
- fruits ou légumes en conserves réduits en calories ou sans sucre ajouté ;
- préparations à base de fruits hors compotes sans sucres ajoutés ;
- produits chocolatés réduits en calories ou sans sucre ajouté ;
- chewing-gums sans sucre ;
- céréales de petit-déjeuner réduites en calories ou sans sucre ajouté et à teneur en fibres supérieure à 15 % ;
- soupes et potages réduits en calories ;
- boissons aromatisées réduites en calories ou sans sucre ajouté...
L'acésulfame K est-il dangereux pour la santé ?
"Selon l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (Efsa), le risque potentiel de cancérogénicité de l'acésulfame K est écarté. Il existe cependant une controverse autour de l'approbation initiale de cet additif. En effet, certains chercheurs remettent en question la fiabilité des études prises en compte", explique encore l'association de consommateurs.
L'Inserm, lui, a mené une étude sur 102 865 Français, avec des chercheurs de l'INRAE, de l’Université Sorbonne Paris Nord et du Cnam, au sein de l’Équipe de Recherche en Épidémiologie Nutritionnelle (EREN). Les résultats de l'étude ont été publiés dans la revue PLOS Medicine.
"Cette étude prospective à grande échelle suggère, en accord avec plusieurs études expérimentales in vivo et in vitro, que les édulcorants artificiels, utilisés dans de nombreux aliments et boissons en France et dans le monde, pourraient représenter un facteur de risque accru de cancer", explique Charlotte Debras, doctorante et première autrice de l’étude. Des recherches supplémentaires dans d’autres cohortes à grande échelle seront nécessaires pour venir reproduire et confirmer ces résultats, note l'Inserm.
Aucun avantage à consommer cet édulcorant
Si les édulcorants sont utilisés pour réduire la teneur en sucre des produits, "un avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), publié en 2015, conclut que les études disponibles ne permettent pas de prouver que la consommation d’édulcorants présente un intérêt sur le contrôle du poids, ni sur le contrôle de la glycémie chez le sujet diabétique".
Une étude cohorte a même montré une corrélation positive entre consommation d’acésulfame K et risque de diabète de type 2 et de maladies coronariennes. "Il n'y a donc aucun avantage à consommer des édulcorants intenses. Certaines études suggèrent même que leur consommation pourrait favoriser la prise de poids. Enfin, des études récentes investiguent le lien entre la consommation d'édulcorants intenses et la perturbation de la flore intestinale", conclut l'Inserm.