Punaises de lit, cafards... Ces résidences étudiantes où il ne fait pas bon vivre

Froid, nuisibles... Un grand nombre de résidences étudiantes sont devenues de véritables taudis, contraignant leurs occupants à vivre dans des conditions indignes.

Adélie Floch
Rédigé le , mis à jour le
Punaises de lit, cafards, froid ... : ces résidences étudiantes où il ne fait pas bon de vivre  —  Magazine de la Santé

Il y a quelques jours, à l’Assemblée nationale, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a vanté l’investissement de l’Etat dans la rénovation des résidences étudiantes du Crous.

Certes, le gouvernement a investi, et plus de 250 millions d’euros ont été injectés. Mais les problèmes persistent et de nombreux étudiants rapportent encore des conditions de vie insalubres, partout en France.

Cafards, punaises de lit et froid

Des traces de moisissures aux murs, des fuites d’eau à répétition, le froid et par-dessus tout, les nuisibles comme les punaises de lit, c'est le lot quotidien de centaines d’étudiants en France, logés dans des résidences universitaires.

Enrick, 19 ans, est arrivé à Saint-Denis, en Île-de-France, en septembre dernier. Ici, il vit avec les cafards.   

"Là par exemple, là y en a, les cafards courent…  Je passe le balais, je passe la serpillère, avec des produits, c’est pas faute d’essayer mais ils reviennent, je ne sais pas quoi faire. Je vrille parfois, le soir je vais me balader parce que sinon je pète un plomb", explique Enrick Sablon, étudiant.

310 étudiants vivent ici. Certains tentent de protéger leur chambre avec les moyens du bord. Mais les cafards prolifèrent, ils ont investi les parties communes."Nous avons parfois des cafards qui passent quand on fait à manger, ils passent là, ils sont partout dans la résidence", renchérit Enrick Sablon.

Un fléau qui touche d’autres habitats collectifs

L’organisme gestionnaire, le Crous, tente les messages de prévention, des opérations de désinsectisation sont menées régulièrement. Mais cette résidence est loin d’être un cas isolé. Il y a encore quelques semaines, des étudiants vivaient, dans cette résidence de la métropole lilloise. Le bâtiment, insalubre est désormais fermé. Même dans les logements voisins, pourtant tout neufs, la lutte contre les nuisibles continue.  

"La problématique des nuisibles est un fléau qui touche beaucoup d’habitats collectifs, et le Crous n’en est pas exempt. Cela arrive, c’est tout l'intérêt de faire cette visite annuelle de chambre, une fois par an en complément des 4 traitements préventifs réalisés par une entreprise spécialisée. Cela représente un poste de dépense non négligeable pour le Crous, environ 100 000 euros chaque année", déclare Michaël Simon, responsable de site Crous de Lille. 

Vivre avec des nuisibles comme des cafards ou des punaises de lit, ne représente à priori pas un risque infectieux. Mais selon ce spécialiste, ce n’est pas pour autant un problème à prendre à la légère. "Il y a des gens qui ont la phobie des insectes, rien que de les voir, ça y est c’est l’hystérie totale que ce soit les punaises ou les cafards d’ailleurs. Le risque finalement finit par donner des problèmes psychologiques. Ça peut aller jusque-là", précise le Dr Arezki Izri, médecin parasitologue.  

Le gouvernement prévoit la rénovation de la quasi totalité des résidences Crous dans son plan de relance économique. Les travaux devraient être terminés d’ici 2024.