Suicide : un dispositif de suivi des patients expérimenté dans le Nord

La région Nord-Pas-de-Calais expérimente depuis janvier 2015 le programme "VigilanS", destiné au suivi des patients qui ont fait une tentative de suicide. L'évaluation du dispositif doit durer deux ans.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Suicide : un dispositif de suivi des patients expérimenté dans le Nord

Après une tentative de suicide, et une hospitalisation souvent courte aux Urgences ou à l'hôpital, les patients se retrouvent parfois démunis face aux problèmes qui les ont conduits au passage à l'acte. Le suivi post-hospitalisation se borne généralement à "un courrier adressé au médecin traitant et/ou au psychiatre [du patient]", et à "un rendez-vous programmé dans un Centre Médico Psychologique", notent les coordinateurs du programme VigilanS dans un communiqué. "Mais ensuite ? Qui s'inquiète un peu à distance du devenir du patient, de la qualité du suivi proposé ? Qui vient ajuster [ce suivi], le compléter, ou au contraire l'abandonner quand [le patient] semble passer à autre chose ?"

Le dispositif VigilanS a pour objectif explicite de maintenir une veille auprès des personnes fragilisées. "[Il s'agit de] leur montrer par un accompagnement personnalisé, qu'ils ne sont pas seuls pour traverser cette période sensible", soulignent les défenseurs du projet.

En pratique, lorsque le patient quitte l'hôpital, celui-ci envoie un signalement à une antenne VigilanS dédiée. Celle-ci entre en contact avec le médecin traitant et/ou le psychiatre, pour initier le suivi.

Parallèlement, un numéro d'appel d'urgence gratuit est transmis au patient.

S'il s'agit d'une récidive, le patient sera recontacté 10 jours et 20 jours après sa sortie, pour prendre de ses nouvelles et échanger avec lui. Avant chaque appel, le patient est prévenu par courrier ou SMS. S'il est injoignable, des courriers lui sont envoyés. Le médecin référent du patient reçoit des compte-rendus de ces échanges. En cas d'urgence, les services compétents sont contactés.

Tous les patients sont recontactés six mois après leur sortie d'hôpital, pour faire un point. La veille est arrêtée si le patient a cessé d'envisager le suicide, sinon quoi le suivi est prolongé de six mois.

Coordonné par un professeur de psychiatrie du CHRU de Lille, le dispositif VigilanS mobilise une demi-douzaine de professionnels, dont quatre mi-temps "appelants/écoutants" de la régulation médicale du SAMU/Centre 15.

Le projet est financé pour deux ans par l'Agence Régionale de Santé du Nord-Pas-de-Calais, à hauteur de 380.000 euros. L'Agence s'est engagée "à soutenir l'expérience dans le temps si elle montrait son intérêt dans la prévention du suicide". Une évaluation sera réalisée par la Fédération Régionale de Recherche en Santé mentale. 

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Dans le Nord-Pas-de-Calais, on recense 20.000 tentatives de suicide par an, 800 se concluant par un décès. La région Nord-Pas-de-Calais occupe le 3e rang pour les hommes et le 4e pour les femmes des taux de mortalité par suicide.

(Source : ARS Nord-Pas-de-Calais et Fédération Régionale de Recherche en Psychiatrie et santé mentale)