Comment savoir si l'on est dépressif ?

Il n'est pas toujours facile de faire la différence entre une déprime passagère, l'épuisement et la dépression. Cette dernière répond pourtant à des critères bien précis. Explications.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
Rédigé le , mis à jour le
Comment savoir si l'on est dépressif ?
Photo © AlexanderNovikov - Fotolia.com

La déprime est un "coup de blues" passager ; il s'agit d'une baisse de moral sur une courte période. L'épuisement s'associe fréquemment à un moral dans les chaussettes tant il est compliqué d'avoir l'humeur au beau fixe lorsque l'on se traîne dans tout ce que l'on entreprend. Or la fatigue est également au cœur du diagnostic de dépression. A la fois physique et psychologique, elle est caractéristique de la dépression et elle côtoie la tristesse et très souvent une perte d'envie et de motivation : les activités qui vous intéressent ou vous font habituellement vibrer, deviennent sans intérêt et neutres.

D'après le DSM-V (Diagnostic and Statistical Manuel of  Mental Disorders, la classification américaine des troubles mentaux), le diagnostic de dépression nécessite cinq symptômes sur les neuf énumérés ci-dessous :

  • Au minimum, l'un des deux critères suivants : la tristesse (ce que les médecins appellent "humeur dépressive") ; la diminution ou l'absence d'intérêt et de plaisir pour les activités, d'habitudes jugées intéressantes ou plaisantes. Ces symptômes durent pratiquement toute la journée et ils sont présents presque tous les jours.
     

  • Au moins quatre de ces symptômes : une modification du poids (soit une prise de poids, soit une perte supérieure à plus de 5%) ; un trouble du sommeil à type d'insomnie ou au contraire d'excès de sommeil ; un ralentissement constaté par l'entourage ; une baisse d'énergie ou une fatigue ; un sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ; des difficultés pour penser ou se concentrer ; des pensées de mort, des idées suicidaires ou une tentative de suicide.

Les signes doivent survenir de façon quotidienne ou presque ; ils ne doivent pas être imputables à une substance (médicament ou drogue), à une affection médicale, à une maladie bipolaire, et ils doivent entraîner une souffrance significative. Attention, seul un médecin peut interpréter ces outils et poser le diagnostic de dépression. Il mettra en route une prise en charge, thérapie et/ou médicament, s'il l'estime nécessaire. En cas de doute, il est vivement recommandé de consulter son médecin.

Source : Ameli.fr, outils à destination des médecins

L'intérêt des questionnaires 

Il existe également plusieurs questionnaires servant à évaluer la dépression et parfois à suivre l'évolution de la maladie.

Il s'agit du questionnaire de Beck, d'Hamilton ou encore HAD (Hospital anxiety dépression) servant à dépister les troubles anxieux et dépressifs, le MADRS pour le suivi. Ils sont par exemple utilisés dans le cadre d'un trouble du sommeil ou du sevrage tabagique, pour dépister une dépression associée.