On vous explique pourquoi le variant brésilien est inquiétant

Le variant apparu au Brésil dans la ville de Manaus, serait deux fois plus contagieux que l’ancienne souche. Il s'est rapidement répandu au Brésil et comporterait un risque de réinfection allant jusqu’à 60%.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration. La ville de Manaus, au Brésil, où le variant brésilien est à l'origine d'une très forte deuxième vague épidémique.
Image d'illustration. La ville de Manaus, au Brésil, où le variant brésilien est à l'origine d'une très forte deuxième vague épidémique.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Emerson Cardoso Benezar

Un variant plus contagieux, qui peut causer des réinfections. Des chercheurs brésiliens et anglais ont mis en ligne le 25 février la première étude détaillée sur le variant brésilien. Selon leurs travaux, ce variant appelé P.1 aurait deux avantages sur l’ancienne souche de coronavirus : il serait plus contagieux et pourrait causer des réinfections, grâce à une mutation particulière qu'il a en commun avec le variant sud-africain : la mutation E484K.

Deuxième vague forte, malgré l’immunité

Cette étude s’appuie sur les observations faites à Manaus, au Brésil. Cette ville avait été touchée au printemps 2020 par une première vague de covid très forte. Les tests sérologiques sanguins montrent en effet que les trois-quarts de la population avaient alors été infectés par la souche "historique" du coronavirus et avaient développé une immunité, rapportent les auteurs.

Malgré cela, les habitants de Manaus ont à nouveau subi une forte vague cet hiver, marquée par une prédominance du variant P.1 apparu dans la région en novembre 2020.

Le Brésil n'est pas le seul pays concerné puisque le variant s'est aussi propagé en Argentine, au Chili, au Pérou, au Venezuela, aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne et en France, même s'il ne représente que 0,5% des nouvelles contaminations en métropole.

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Un risque de réinfection de 25 à 61%

Les chercheurs ont réalisé des modèles en prenant en compte les données génomiques des virus et les données de mortalité. Premier constat : le variant brésilien serait entre 1,4 et 2,2 fois plus transmissible que l’ancienne souche.

Et deuxième résultat : il semble pouvoir échapper à l’immunité conférée par une précédente infection, occasionnant un risque de réinfection que les scientifiques évaluent entre 25 et 61%.

Est-il pour autant plus dangereux ? Aucune étude concluante n'a encore été publiée pour attester que le variant P1 est plus mortel.

Des vaccins efficaces ?

Comme pour le variant sud-africain, la capacité du variant brésilien à échapper à l’immunité pose la question de l’efficacité des vaccins disponibles contre ce variant.

Pour l'heure, une étude américaine publiée le 12 mars dans la revue Cell alerte déjà sur un risque de plus faible efficacité des vaccins à ARN messager (Pfizer et Moderna) contre le variant brésilien.

Les fabricants ont d'ailleurs d’ores et déjà déployé des stratégies pour adapter leurs vaccins aux variants. C’est le cas de Moderna, qui démarre de nouveaux essais cliniques sur une version modifiée de son vaccin, et de Pfizer qui teste l’efficacité d’une troisième dose de son vaccin pour renforcer l’immunité contre les variants.