Covid : l’espoir d’un vaccin en 2021

La mise au point d’un vaccin sûr et efficace contre le coronavirus permettrait de mieux maîtriser l’épidémie et de retrouver une vie plus normale. Mais où en sont les différents candidats-vaccins à travers le monde ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Covid : l’espoir d’un vaccin en 2021
Crédits Photo : © Shutterstock / HQuality

L’épidémie de covid s’emballe en Europe, la France se reconfine et l’espoir de sortir de cette épidémie repose en partie sur un vaccin. Mais où en est-on aujourd’hui ?

Dans son dernier point du 29 octobre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comptabilisait 156 projets de candidats-vaccins et 45 "candidats-vaccins" actuellement évalués dans des essais cliniques. Dix d’entre eux sont déjà en phase 3, une phase de test à grande échelle sur des dizaines de milliers de participants qui vérifié l'efficacité et l'innocuité de ces vaccins. Cette phase est la dernière étape avant une autorisation par les autorités sanitaires.

Moderna prépare "activement" un lancement

Parmi ces vaccins en phase 3, plusieurs ont une longueur d’avance : le vaccin Pfizer, le vaccin Moderna, le vaccin AstraZeneca ou encore le vaccin Johnson & Johnson. Pfizer et Moderna prévoient même de demander une autorisation aux autorités sanitaires américaines dans la deuxième quinzaine de novembre.

La biotech américaine Moderna a ainsi confirmé le 29 octobre que son vaccin était encore en phase d’essai clinique mais qu’elle préparait "activement" son lancement.

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Pfizer appelle à la "patience"

De son côté, le groupe américain Pfizer avait promis de produire des vaccins contre la covid en 2020. Une promesse finalement difficile à tenir, comme le soulignait l’épidémiologiste Arnaud Fontanet le 12 octobre dernier sur LCI. "On n’aura les premiers résultats (des essais cliniques de phase 3) que début 2021" estime-t-il, ajoutant qu’il ne s’attend pas à un vaccin disponible avant le deuxième semestre 2021.
Le 27 octobre, le PDG du groupe Pfizer Albert Bourla appelait aussi à la "patience", indiquant que des résultats attendus initialement cette semaine n’étaient pas encore prêts.

AstraZeneca : de bons résultats à tout âge

Le laboratoire pharmaceutique britannique AstraZeneca talonne ces deux groupes. Le 26 octobre, il révélait que le vaccin qu’il mettait au point avec l’université d’Oxford entraînait une réponse immunitaire encourageante chez les jeunes adultes comme chez les personnes âgées.

Ces données proviennent des premiers essais cliniques dits de phase 2 et alimentent selon AstraZeneca "les preuves quant à la sûreté et la réponse immunitaire" du vaccin. Les résultats de la phase 3 sont attendus d’ici la fin 2020.

Johnson & Johnson : une seule dose au lieu de deux

Derrière eux, le groupe américain Johnson & Johnson, qui a repris ses essais de phase 3 interrompus après la survenue d’une maladie inexpliquée chez un participant en octobre. Mais aucune preuve que le candidat-vaccin ait causé l'événement n’a en effet été trouvée.

Et ce vaccin possède un sérieux avantage : il ne nécessite qu’une seule dose, au lieu de deux chez la plupart de ses concurrents, ce qui pourrait lui faire gagner trois ou quatre semaines pour son évaluation.

Deux projets en cours pour le Français Sanofi

Le groupe français Sanofi est lui aussi en bonne voie, même s’il n’a pas encore entamé d’essai clinique de phase 3. Il mène actuellement deux projets en parallèle.

Un premier avec le groupe américain Translate Bio, dont les essais sur l’humain devraient commencer avant la fin de l'année après des essais précliniques encourageants.
Et un second avec le britannique GSK. Pour celui-ci, l'essai clinique sur des volontaires a été lancé début septembre et de premiers résultats sont attendus début décembre 2020, avant l'éventuel lancement d'une phase 3.

Deux milliards de doses précommandées en Europe

Qu’adviendra-t-il quand l’un ou plusieurs de ces candidats-vaccins aura prouvé son efficacité ? Il faudra ensuite quelques mois pour qu’il bénéficie d’une autorisation officielle et qu’il soit distribué à travers le monde.

La commission européenne a déjà signé un accord de précommande de près de deux milliards de doses de vaccin, dont 300 millions de doses de vaccin de Sanofi-GSK, 400 millions de Johnson & Johnson, 300 millions d’AstraZeneca ou encore 80 millions de Moderna. Pour ces candidats pré-réservés en Europe, "il faut s’attendre à démarrer des vaccinations au premier trimestre et les étendre au deuxième trimestre 2021" selon la docteure Marie-Paule Kieny, virologue, directrice de recherche à l’Inserm, chargée par le gouvernement d'évaluer l'avancée des recherches sur le vaccin contre le coronavirus.