Blouses, masques, gants… la pénurie de protections persiste à l'hôpital

Le syndicat d’anesthésistes Snphare alerte sur la pénurie toujours en cours d’équipements de protection des soignants. Son enquête révèle que seule la moitié du personnel dispose aujourd'hui d’un équipement minimal.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Deliris

"Un risque inacceptable de contamination du personnel soignant." Le syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes-Réanimateurs (Snphare) alerte dans un communiqué publié le 21 avril 2020 sur la pénurie toujours en cours dans les hôpitaux d’équipements de protection contre le coronavirus.

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Seulement 53% des soignants ont un équipement suffisant

"Dénoncé dès le début de la crise sanitaire", le manque de masques, blouses et gants persiste et la "pénurie reste importante ", affirme le syndicat dans ce communiqué. Il s’appuie sur une enquête, appelée "COVID-PRO", qui a recueilli 1.305 réponses en ligne entre le 7 et le 17 avril.

Globalement, en début de crise sanitaire, seuls 26 % des répondants disposaient d’un équipement de protection individuelle minimal et de solution hydro-alcoolique en quantité suffisante contre 53 % actuellement.

Blouses, surblouses et gants manquent à l’appel

Dans le détail, même si "l'accès aux masques chirurgicaux s'améliore", avec seulement 7% d'"insuffisance ou absence", 20% des praticiens disent manquer encore de modèles FFP2 et 25% de lunettes de protection.

Les résultats sont nettement moins bons pour les blouses, dont "la disponibilité reste un sujet très problématique", avec "50% de pénurie" pour les modèles étanches et 35% pour les surblouses en plastique.

Quant aux gants "couvrant les avant-bras", 68% des sondés font état de leur "manque ou absence".

"Protéger au maximum"

Cette situation "inquiète pour l'arrivée d'une éventuelle « deuxième vague épidémique »", prévient le Snphare. Et, à l'approche du déconfinement de la population, le syndicat estime que "la reprise de l'activité initialement déprogrammée" (chirurgie, consultations) "impose de protéger au maximum les professionnels de santé et les patients « à risque »" contre une possible contamination au Covid-19.

Le syndicat demande donc  « de mettre tout en œuvre sans délai pour équiper complètement l’ensemble des soignants – médicaux et paramédicaux - quel que soit leur lieu et mode d’exercice". Cela doit passer par la commande de matériels ou "la sollicitation des industriels – notamment du textile et du plastique - pour transformer leurs outils de production vers du matériel sanitaire, notamment blouses étanches et surblouses en plastiques" détaille le Snphare.

Deuxième revendication : "permettre un accès libre et facile aux masques chirurgicaux dès l’entrée des soignants dans leurs locaux d’exercice, notamment à l’hôpital, mais aussi dans leur vie quotidienne".

Enfin, le syndicat réclame un dépistage "systématique, au minimum hebdomadaire" de tous les soignants et "au moindre doute" pour ceux présentant des symptômes.