Levothyrox : des nanoparticules de métal dans la nouvelle formule ?

Selon l'Association française des malades de la thyroïde la nouvelle formule du Levothyrox contiendrait des nanoparticules de métal.

La rédaction d'Allo Docteurs
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40 plaignants exigeant l'ancienne formule ont été déboutés.
40 plaignants exigeant l'ancienne formule ont été déboutés.

"[Dans la nouvelle formule du Levothryox], on met en évidence des nanoparticules avec des alliages fer-chrome, chrome-nickel, fer-chrome-silicium, ferrochrome-aluminium, alors que dans l'ancienne formule, il y avait seulement quelques débris d'acier", s’est exprimé le Dr Jacques Guillet lors d’une conférence de presse le 2 mai. Celui-ci a en effet analysé la composition du médicament au profit de l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT).

"On inhale bien plus de nanoparticules en marchant dans les rues de Paris"

Jacques Guillet, spécialiste de médecine nucléaire, affirme avoir observé au microscope et au spectromètre "plusieurs dizaines de comprimés" de Levothyrox, de la nouvelle formule comme de l’ancienne. L’AFMT a aussitôt appelé la Justice à examiner le rôle que pourraient avoir ces nanoparticules dans les effets secondaires qu’elle associe au traitement.

De son côté, le Dr Guillet tempère : "Il ne s'agit pas d'affoler les gens. Des nanoparticules, on en inhale bien plus en marchant dans les rues de Paris. Et on n'a pas mis en évidence de lien de cause à effet." Le laboratoire Merck a quant à lui nié les faits dans un communiqué : "Qu'il s'agisse de l'ancienne comme la nouvelle formule, nous rappelons que l'analyse de l'ensemble des métaux lourds a été réalisée conformément à la réglementation en vigueur, et nous réaffirmons que tous ces contrôles se sont révélés conformes aux spécifications."

Le changement de formule opéré en 2017 serait selon de nombreux malades responsable d'effets indésirables, comme une fatigue excessive, des maux de tête, des vertiges ou des chutes de cheveux. En conséquence, près de 500 000 personnes ont abandonné leur traitement à la fin de 2017, et environ 1 200 ont porté plainte contre le laboratoire Merck, qui commercialise le Levothyrox. Les analyses du Dr Guillet vont être transmises à la juge d'instruction de Marseille, a annoncé Me Marie-Odile Bertella-Geffroy, avocate de l'AFMT. La juge d'instruction enquête déjà sur des faits de tromperie aggravée, de blessures involontaires et de mise en danger d'autrui.

Mercredi 2 mai, des malades s'estimant victimes des effets secondaires de la nouvelle formule sont venus manifester devant l'Assemblée nationale pour dénoncer "une crise sanitaire loin d'être terminée".