Diabète de type 2 : le point sur les traitements

Si la prise en charge du diabète de type 2 met en avant une bonne hygiène de vie, le traitement est de plus en plus individualisé pour chaque patient.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
Rédigé le , mis à jour le
Diabète de type 2 : le point sur les traitements

Dans le diabète de type 2, la prise en charge commence toujours par l’hygiène de vie, avec la pratique d’une activité physique régulière et une alimentation plus équilibrée. Si elle ne suffit pas, le médecin a recours à des médicaments. En premier lieu, ce sont les antidiabétiques oraux, autrement dit des médicaments en comprimés, qui diminuent le taux de sucre dans le sang. Il en existe plusieurs, dont la metformine.

"Le médicament prescrit en première intention est toujours la metformine, par comprimé, commence le Dr Huet, diabétologue. Mais le traitement médicamenteux est adapté au profil de chaque patient". Ainsi selon le médecin, les médicaments entraînant une hypoglycémie seront évités en cas d’antécédent cardiovasculaire, car l’hypoglycémie est délétère sur le plan cardiovasculaire."

Cette classe est présente depuis 7 ou 8 ans et elle nécessite une injection par semaine, ou éventuellement par jour si besoin. Pour compenser, les analogues du GLP-1 ont plusieurs atouts à leurs cordes : "Le GLP1 et ses analogues font secréter de l’insuline uniquement quand on a pris un repas, reprend le diabétologue. Ce qui ne fait pas courir le risque d’hypoglycémie, contrairement aux antidiabétiques plus récents. De plus, le médicament donne l’impression d’être rassasié plus rapidement et il diminue la sensation de faim."

Toutes ces actions entraînent une perte de poids entre 3 et 5 kilos, un argument qui aide à accepter une injection toutes les semaines, et qui rend la molécule très intéressante pour les patients ayant des problèmes de poids important.... "Cette classe médicamenteuse peut être proposée très tôt en association avec la metformine, ou plus tard quand les associations de comprimés ne fonctionnent plus et avant de passer à l’insuline, détaille le Dr Huet. Il faut aussi savoir que l’insuline ne nécessite au début qu’une injection par jour, associé à des comprimés."

L’importance de l’éducation thérapeutique

"D’après les recommandations récentes, tous les traitements doivent être expliqués aux patients et discutés avec eux, nous devons obtenir leur accord, détaille le spécialiste. Nous passons aussi un contrat avec les gens sur l’alimentation : vous mangez du saucisson tous les jours 3-4 mois et on voit. Après les 3 ou 4 mois, on passe à une fois par semaine..." Ainsi l’adaptation progressive est-elle mieux tolérée et acceptée.

Contrairement à d’autres maladies, le diabète est longtemps silencieux et seuls les résultats de la prise de sang, effectuée tous les 3 ou 4 mois, donne une indication de l’évolution de la maladie. La glycémie capillaire, qui consiste à se piquer une goutte de sang sur le doigt et à mesurer sa glycémie, est alors un élément important dans l’éducation thérapeutique : "L’auto-surveillance par glycémie capillaire doit être faite à visée éducative et chez les malades qui ont des risques d’hypoglycémie, détaille le spécialiste. A l’hôpital, nous faisons par exemple aux patients un cours théorique et un cours pratique sur l’activité physique. Ils mesurent leur glycémie avant et après l’activité physique et comme ça, ils voient leur glycémie qui baisse." Les patients peuvent faire de même avant et après l’ingestion d’une pizza au restaurant.

En comprenant en pratique des mots théoriques, les patients adhèrent davantage à leur prise en charge et à sa surveillance. Au grand bénéfice de leur santé...