Dyslexie : des lunettes pour aider à la lecture

Une découverte française pourrait aider de nombreuses personnes dyslexiques en fluidifiant leur lecture grâce au principe de la lumière pulsée.

Anne-Laure Jean
Rédigé le , mis à jour le

Deux chercheurs bretons, Albert le Floch et Guy Ropars, ont reçu en décembre le prix de l’Académie de médecine pour une découverte qui pourrait améliorer la vie des personnes qui souffrent de dyslexie. Ils ne sont pas médecins mais physiciens. Ils ont trouvé un moyen de fluidifier la lecture des personnes dyslexiques.

Après des années passées à étudier la lumière, ils se sont intéressés aux yeux et en particulier à une zone microscopique de la rétine, les tâches de Maxwell. Celles des personnes dyslexiques sont un peu différentes.

Chez les dyslexiques, pas de dominance oculaire

L’hypothèse de ces chercheurs serait que les dyslexiques n'ont pas de dominance oculaire. Tout le monde n’est pas d’accord, il y a énormément de travaux sur les mécanismes de la dyslexie et finalement assez peu de choses sont connues dans ce domaine. D’après eux, le cerveau jonglerait sans arrêt entre les images envoyées par l’oeil gauche et celles envoyées par l’œil droit. Les images se superposent, se déforment, comme des illusions d’optique. 

Une lampe tromboscopique

Les physiciens ont trouvé un moyen de rendre ces images plus lisibles en bricolant une lampe stroboscopique. Guy Ropars nous explique comment elle fonctionne : "Il y a donc une image parasite qu’il va falloir effacer sachant que cette image parasite, se produit quelques millisecondes après l’image principale. Donc l’idée, c’est d’utiliser un système pulsé qui va s’éteindre pour ne pas voir cette image parasite. En haut ici, la lampe est allumée ici elle est éteinte voyez elle est allumée un court instant et éteinte pas mal de temps".  

En 2017, un industriel est tombé un peu par hasard sur leur étude et a décidé de développer cette trouvaille en créant des lunettes à destination des personnes dyslexiques. C'est exactement le même système, mais en miniature. La personne qui les utilise a juste un réglage à faire via une appli pour choisir la fréquence qui lui correspond. 

Marie est dyslexique, elle a testé ces lunettes, voilà ce qu’elle en pense : "Avant, sans les lunettes, je fatiguais beaucoup plus vite, j’arrêtais parce que je pensais que j’allais jamais y arriver, que c’était fini, que j’étais nulle. Mais au final vu qu’il y a eu ces lunettes elles m’ont aidé à me dire que si, je peux lire comme tout le monde. C'est une révolution. Ça aide beaucoup. C'est super utile !"

Ces lunettes sont commercialisées en modèle enfant depuis 3 mois par une célèbre chaîne d’opticiens. Mais c'est un budget, car elles coûtent 399 euros et ce n’est pas une solution miracle non plus. Elles ne fonctionnent pas pour toutes les personnes dyslexiques. Et ne remplaceront jamais les séances d'orthophonie ni l'aide humaine en mlilieu scolaire via les AEHS (Accompagnant d'Elèves en Situation de Handicap).