VIH : un tiers de séropositivités découvertes trop tardivement

En 2017, près de 6 400 personnes ont découvert leur séropositivité en France. Un nombre stable depuis quelques années, selon Santé publique France, qui publie ce jeudi 28 mars le bilan de surveillance du VIH 2010-2017. 

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
VIH : un tiers de séropositivités découvertes trop tardivement

Près de 6 400 personnes ont découvert leur séropositivité en France en 2017, dont plus de la moitié ont été contaminées lors de rapports hétérosexuels, selon de nouvelles données publiées ce jeudi 28 mars par l'agence sanitaire Santé publique France.

​​5 millions de sérologies VIH en 2017

Parmi ces 6 400 personnes, "3 600 (56 %) ont été contaminées par le virus du SIDA lors de rapports hétérosexuels, 2 600 (41 %) lors de rapports sexuels entre hommes, et 130 (2 %) par usage de drogues injectables", indique Santé publique France. Pour les deux premières catégories, "le nombre de découvertes de séropositivité VIH est stable entre 2010 et 2017", estime l'agence. En revanche, chez les usagers de drogues, ce nombre diminue. 

En 2017, près de 5 millions de sérologies VIH on été réalisées par les laboratoires de biologie médicale, indique Santé publique France. L’agence estime que "l’activité de dépistage du VIH a augmenté de 12 % entre 2010 et 2017", tout en soulignant que "l’augmentation ne s’est pas accompagnée d’une hausse du nombre de sérologies positives".

Selon Santé publique France, "il convient à la fois d’intensifier et de mieux cibler le dépistage". Et pour cause, "en 2017, 30 % des personnes diagnostiquées pour une infection à VIH ont découvert leur séropositivité à un stade avancé et 52% n’avaient jamais été testées auparavant", déplore-t-elle.

Des disparités selon le pays de naissance

Si le nombre de découvertes de séropositivité est globalement stable depuis quelques années, chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), des différences sont constatées selon le pays de naissance.

Le nombre de découvertes est stable chez ceux nés en France, mais augmente de manière continue chez ceux nés à l'étranger, passant de 400 cas en 2011 (18% des découvertes chez les HSH) à 675 en 2017 (26%). "Cette tendance peut être liée à une augmentation du nombre de nouvelles contaminations, mais également à un recours au dépistage plus important", commente Santé publique France.

Même constat pour les découvertes de séropositivités chez les hétérosexuels : 75 % concernent des personnes nées à l’étranger, principalement en Afrique subsaharienne.

La prévention, "un bénéfice individuel et collectif"

Parallèlement au dépistage et au traitement des personnes séropositives, la promotion des autres outils de prévention disponibles (préservatif, prophylaxie pré-exposition, traitement post-exposition) doit se poursuivre, selon Santé publique France.

L’objectif ? "Réduire le nombre de personnes qui ignorent leur infection", et "permettre aux personnes séropositives d’accéder à un traitement antirétroviral, pour un bénéfice à la fois individuel et collectif", assure l'agence sanitaire.

"Nous devons donc rester mobilisés pour lever les barrières qui peuvent encore exister et permettre à chacun d’en bénéficier", a déclaré François Bourdillon, directeur général de Santé publique France, dans un communiqué publié par l’agence sanitaire.

La surveillance de l’activité de dépistage du VIH en France est réalisée grâce à la participation des laboratoires de biologiques médicales. Ces derniers sont sollicités chaque semestre pour fournir le nombre de personnes testées pour le VIH et le nombre de personnes confirmées positives.