La blessure d’un quarterback questionne la gestion des commotions cérébrales chez les sportifs

Le quarterback des Dolphins, Tua Tagovailoa, a été victime d’un terrible choc aux cervicales, après être retombé sur l’arrière du crâne. Ses doigts se sont aussitôt raidis au-dessus de son visage, laissant craindre le pire.

Mathis Thomas avec AFP
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L’arrière du crâne du joueur a violemment heurté le sol.
L’arrière du crâne du joueur a violemment heurté le sol.  —  Capture d'écran : Amazon Prime

Les images sont terribles. Plaqué par un défenseur lors d’un match de football américain vendredi 30 septembre, le quarterback de l’équipe des Dolphins de Miami, Tua Tagovailoa, est lourdement tombé en arrière. L’arrière de son crâne, certes protégé par un casque, a alors violemment heurté le sol.

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Le protocole commotion de la NFL, le championnat professionnel de football américain, qui autorise à rejouer après un choc, est remis en cause après deux impacts subis en cinq jours par le quarterback des Dolphins.

Hospitalisé, il a pu repartir en Floride avec son équipe après avoir passé des examens. "Je me sens beaucoup mieux et me concentre sur ma guérison", a tweeté Tua Tagovailoa vendredi. Les incidents de cette nature sont assez fréquents dans le football américain comme dans d'autres sports où les contacts sont parfois violents.  

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Plusieurs plaintes déposées

C'est notamment le cas du rugby, où la Fédération internationale, World Rugby, a dû préciser cet été ses règles en matière de "protocole commotion" à la suite d'une polémique autour du cas Jonny Sexton, l'ouvreur irlandais autorisé à participer au deuxième test-match de la tournée victorieuse du XV au trèfle en Nouvelle-Zélande après avoir pourtant subi un choc à la tête lors du premier match. 

Trois anciens joueurs irlandais ont récemment porté plainte à Dublin contre leur fédération, contre World Rugby et contre leurs anciens clubs pour des commotions à répétition subies pendant leur carrière, rapportait cette semaine la presse irlandaise. Avant eux, d'anciens joueurs, comme l'ex-talonneur anglais Steve Thompson, ont engagé des procédures judiciaires contre les institutions du rugby pour les lésions cérébrales dont ils souffrent après la fin de leur carrière. 

World Rugby a annoncé en juin dernier un nouveau protocole pour les joueurs ayant subi une commotion cérébrale. “Les joueurs, y compris ceux qui ont des antécédents de commotion ou qui ont été retirés d'un match avec des symptômes évidents de commotion, ne pourront jouer pendant un minimum de 12 jours” et devront observer un repos complet de 7 à 12 jours, en fonction de leurs antécédents de commotion, a précisé l’instance sportive. 

Qu’est ce qu’une commotion cérébrale ?

On parle de commotion lorsqu’un organe a subi un choc violent, direct ou indirect, entraînant des troubles sans lésion apparente. Lorsque l’organe victime de ce traumatisme est le cerveau, on parle alors de commotion cérébrale. 

Les symptômes d’une commotion cérébrale sont multiples. Ils peuvent aller d’un état de confusion à une perte de conscience temporaire. Des symptômes post-commotionnels peuvent également apparaître quelques jours, voire quelques semaines après le choc.  

Les personnes touchées peuvent alors ressentir des maux de tête intenses, des étourdissements, des problèmes d’équilibre ou de coordination, des nausées, des vomissements ou encore des troubles du sommeil. Dans les traumatismes les plus graves, le choc peut également entraîner une modification du comportement, avec de l'irritabilité, des sautes d’humeur ou même entraîner une dépression. 

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Rugby : plaquer en toute sécurité  —  Le Magazine de la Santé - France 5