Hausse record des mutuelles, les retraités impactés
Les tarifs des mutuelles devraient fortement augmenter en 2022, en dépit des demandes du gouvernement de modérer les prix après la crise sanitaire. Les premiers concernés sont les retraités, qui sont les plus à risque.
Depuis 4 ans, Marie-Hélène Bourlard est à la retraite. Cette ancienne ouvrière dans le textile compte chaque euro qu’elle dépense, et dans son budget, il y a un montant qui ne cesse d’augmenter, c’est sa complémentaire santé. Elle en fait chaque année le constat amer.
"En 2019, c'était 150 euros, en 2020, 157,20 euros et 2021, 162,55 euros. C’est scandaleux quand-même et on n’a rien de plus", commente Marie-Hélène Bourlard, retraitée.
Un poste de dépense important
Marie-Hélène Bourlard touche une petite retraite de 1 123 euros par mois. Sa mutuelle représente 10% de ses dépenses. Une part importante, qu’elle a de plus en plus de mal à supporter. Il est difficile pour elle de bien se soigner.
"On hésite, maintenant à se soigner correctement. Moi je suis diabétique, tous les ans je dois aller chez l’ophtalmologue, s’il me dit qu’il faut changer mes lunettes, j’attendrai l'année d’après", confie Marie-Hélène.
La complémentaire santé, est un poste de dépense qui continuera de peser dans le budget des ménages l’année prochaine. Selon la Fédération des mutuelles indépendantes, la hausse des cotisations se chiffrerait entre 7 et 10% en 2022.
La réforme du 100% santé en cause
Pour Nathalie Coutinet, économiste de la santé, la flambée des prix s’explique par la réforme du 100% santé. Cette mesure du gouvernement permet un remboursement intégral de certains frais de santé. Elle aurait pesé sur les comptes des mutuelles.
"C’est pour réduire les inégalités d’accès aux soins, ça permet aux ménages d’obtenir sans reste à charge, c’est-à-dire sans frais à débourser, soit pour des lunettes, soit de l’audioprothèse, soit certains soins dentaires, pas tous mais certains soins de prothèses dentaires. Ce coût est supporté par les complémentaires et pas par la sécurité sociale ce qui, évidemment, conduit les complémentaires à augmenter leurs tarifs pour supporter le coût de ce 100% santé", explique Nathalie Coutinet.
Pourtant, après des négociations avec le gouvernement, les complémentaires santé s’étaient engagées à ne pas augmenter leurs tarifs. A priori, la promesse est non tenue.