Pour une meilleure fin de vie en maison de retraite

Des mesures simples et peu coûteuses pourraient considérablement améliorer les conditions de la fin de vie en maison de retraite, estime l'Observatoire national de la fin de vie, sur la base d'une enquête nationale.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le
Entretien avec Régis Aubry, président de l'Observatoire national de la fin de vie
Entretien avec Régis Aubry, président de l'Observatoire national de la fin de vie
Les 15 derniers jours de vie des résidents. Cliquez sur l'image pour mieux voir.
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L'Observatoire national de fin de vie a mené, de mai à août 2013, une étude dans 3.705 Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD), où 15.276 décès sont intervenus en 2012 de façon "non soudaine".

Les résultats montrent que "malgré les efforts accomplis ces dernières années, l'accompagnement de la fin de vie dans les maisons de retraite médicalisées reste très inégal".

Lorsqu'un résident est en fin de vie, la grande majorité des Ehpad offre la possibilité de l'installer dans une chambre individuelle. Toutefois, dans 29% des établissements ce n'est pas systématique et dans 5% des cas c'est même impossible.

14% des EHPAD disposent de personnel infirmier la nuit

Un total de 25% des EHPAD n'ont de liens avec aucune équipe de soins palliatifs. Alors que chaque EHPAD est confronté à vingt décès par an en moyenne, un médecin coordonnateur sur cinq (21%) n'a aucune formation à l'accompagnement de la fin de vie.

Selon les médecins coordonnateurs, la douleur était "très bien soulagée" pour 78,3% des personnes dans leur dernière semaine de vie, mais 23,7% se trouvaient dans "un réel inconfort physique". Au cours des dernières 24 heures, si les deux tiers des résidents n'avaient aucune douleur particulière, 6,7% éprouvaient au contraire des douleurs très intenses.

Seuls 14% des EHPAD disposent de personnel infirmier la nuit (22% des établissements publics mais seulement 4% des établissements privés).

Près de 24% des personnes décédées en EHPAD de façon non soudaine sont hospitalisées en urgence au moins une fois dans les deux semaines qui précèdent leur décès. Ce taux baisse à moins de 16% lorsque l'établissement a du personnel infirmier de nuit.

Pour 39,7% des personnes décédées en EHPAD de façon non soudaine, une décision de limitation ou d'arrêt des traitements a été prise au cours des deux dernières semaines de vie, en application de la loi Leonetti.

Au total, plus de 90.000 personnes âgées décèdent chaque année dans ces établissements. Il sont plus d'un quart à mourir loin de leurs proches.

Renforcer les liens avec les unités de soins palliatifs

Réagissant à cette enquête, la ministre déléguée aux personnes âgées Michèle Delaunay a assuré que son objectif est que "chaque EHPAD soit de manière effective en lien avec des unités de soins palliatifs", ont indiqué ses services à l'AFP. "Nous travaillons à développer la formation des médecins coordonnateurs à l'accompagnement de la fin de vie" et des expérimentations sont en cours pour "mutualiser des infirmiers de nuit entre plusieurs EHPAD proches géographiquement".

En 2012, 162 millions d'euros de crédits ont été attribués pour la médicalisation des EHPAD. Les Agences régionales de santé ont de leur côté alloué 364 millions d'euros, dont une partie est affectée à la formation du personnel, a ajouté le ministère.

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