Droits des patients : un médécin doit-il tout dire ?

Le médecin a-t-il l'obligation de tout dire à son malade ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Réponses du Pr. Emmanuel Hirsch, directeur de l'espace Ethique de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris et d'Alain-Michel Ceretti, fondateur et président de l'association Le Lien et conseiller santé auprès du médiateur de la République :

"Le médecin a l'obligation de l'informer de sa situation. Dès lors que ça concerne la santé, il n'y a rien de tabou vis-à-vis du malade.

"On rentre vraiment dans l'intimité de la relation entre le médecin et le malade. La loi est claire. L'information est totale. Par contre dans cette intimité, dans le colloque singulier, le médecin va prendre des précautions. Il va poser directement la question au malade notamment sur les risques liés à une chirurgie, à un soin : souhaitez-vous que je vous donne l'ensemble de ces risques ? Si la personne refuse et fait confiance à son médecin, l'histoire s'arrête. À l'inverse, la loi est très claire. Il faut qu'il y ait cette démarche. S'il n'y a pas cette démarche car on parle de consentement éclairé, on est dans le bénéfice/risque.

"La loi dit qu'il y a un devoir d'information sur toute communication. Il ne s'agit de divulguer et donner une simple information. La personne malade accède soit à travers les associations, soit sur internet, à toute sorte d'information. La loi prend aussi en considération la personne qui ne souhaite pas être informée. Mais avec la judiciarisation des pratiques, le médecin doit pouvoir prouver éventuellement a posteriori qu'il a bien informé la personne. Il doit y avoir une traçabilité dans le dossier médical.

"80 % des personnes à la veille d'une chirurgie signent ce qui reflète l'ensemble des risques. Ces personnes ont le sentiment quand un accident arrive, qu'ils n'ont plus de droits car ils ont signé le document qu'ils considèrent comme une décharge. Ce n'est pas du tout le cas. Ce n'est pas parce qu'un accident arrive et que l'on a signé le document qui présente les risques, que toute responsabilité est anéantie et que l'on n'a plus de droits. Ce n'est pas du tout vrai."

En savoir plus :

Questions/réponses :

  • Est-il possible de refuser que les soins du malade soient effectués par une élève infirmière ?
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  • Lors de mon hospitalisation on m'a refusé l'accès à mon dossier médical. Pourquoi ?
    Est-il normal qu'un hôpital vous demande de payer pour pouvoir récupérer un dossier médical ?
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  • A-t-on les mêmes droits dans une clinique et dans un hôpital en cas d'erreur médicale ? Et qu'en est-il de l'accès à son propre dossier ?
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  • À qui peut-on adresser une réclamation lorsque le personnel hospitalier, en plus d'être désagréable, ne respecte pas nos droits ?
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  • Le patient a-t-il le droit de refuser les recommandations de son médecin (analyses de sang, radios...) et de ne pas suivre certaines prescriptions ?
    Un médecin a-t-il le droit de refuser de s'occuper d'un patient ?
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* Réponses du Pr. Emmanuel Hirsch, directeur de l'espace Ethique de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, d'Alain-Michel Ceretti, fondateur et président de l'association Le Lien et conseiller santé auprès du médiateur de la République, et de Christian Saout, Christian Saout, président du Collectif interassociatif sur la santé