Cancer : un “droit à l’oubli” plus rapide pour les jeunes patients

Les patients, qui ont eu un cancer avant 21 ans, bénéficient d’un “droit à l’oubli” plus rapide. Cinq ans après la fin des traitements, ils n’ont plus besoin de déclarer leur maladie à leur assureur. Pour les autres, le délai reste fixé à dix ans. Malgré ces avancées, emprunter n’est jamais simple pour les anciens malades.  

La rédaction d'Allo Docteurs
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Alexis, 37 ans, a eu un cancer des glandes lymphatiques alors qu'il était enfant. Depuis 25 ans, il est guéri. Mais, il subit encore les conséquences des traitements. “Voici une partie des médicaments qui sont liés aux séquelles irréversibles des effets du cancer. Et aujourd’hui, je fais du diabète, du cholestérol et de la tension à cause de ces traitements.”  

Alors quand il a voulu acheter une maison avec sa compagne, il a eu d’énormes difficultés à obtenir une assurance pour son prêt. “Je n’ai pas déclaré les cancers. Mais, en déclarant ces médicaments-là, c’est facile pour les médecins de comprendre que j’ai été malade”. Alexis n’a donc pu bénéficier que partiellement du droit à l’oubli.  

Un droit à l’oubli raccourci à 5 ans 

Depuis 2015, un dispositif permet de faciliter l’accès aux crédits pour certains patients guéris.  Emmanuel Constans, président de la convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé), explique : “au bout de 10 ans, on oublie le cancer qui a eu lieu et les personnes peuvent faire un emprunt sans devoir répondre à un questionnaire de santé et on n’a pas le droit de leur demander des éléments sur ce cancer qui date de plus de 10 ans. Pour les cancers pédiatriques, disons avant 21 ans, le délai est de 5 ans.” 

Dans le cas d’Alexis, le cancer guéri a bien été oublié, mais pas les conséquences des traitements. Il a fini par trouver une assurance mais elle lui coûte très cher. Et surtout, il a le sentiment d’une double peine. “Ça a jeté un froid tout de même car la surprime a été multiplié par 2,5. Je trouve ça vraiment exagéré parce qu’on a été malade. On n’a rien demandé à personne. Je trouve ça vraiment scandaleux que les assurances jouent avec la santé des personnes qui ont été malades.”  

Pour une guérison “sociale”

Même si des progrès ont été réalisés ces dernières années, se construire après avoir eu cancer enfant reste un parcours du combattant. Les associations, comme la Ligue contre le Cancer militent pour un meilleur accompagnement. Chaque année, 500 000 anciens malades tentent d’assurer leur prêt. La majorité réussit, mais au prix parfois d’importants surcoûts.