Quand l’insuffisance cardiaque s'aggrave

L'insuffisance cardiaque touche 500.000 personnes en France. Même s'il s'agit d'une pathologie au long cours, mieux vaut savoir comment réagir en cas d'aggravation ou de défaillance de son pacemaker. Explications avec le Dr Jean-Michel Tartière, chef du pôle cardiovasculaire de l'hôpital Front-Pré à Toulon.

Nicolas Gehin
Rédigé le , mis à jour le
Quand l’insuffisance cardiaque s'aggrave
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  • Quels sont les signes d'aggravation ?

Dr Jean-Michel Tartière : "Il faut signaler à son médecin toute prise de poids d'au moins deux kilos en moins d'une semaine, un gonflement des chevilles et des jambes (marques laissées par les chaussettes en fin de journée) ou une difficulté accrue à l'effort. Le patient peut s'auto-surveiller : se peser un jour sur deux, repérer un effort qu'il fait dans sa vie quotidienne comme chercher le pain ou promener le chien, qui servira "d'effort-étalon" pour juger de sa fatigue ou de son essoufflement."

  • Que faire ?

Dr Jean-Michel Tartière : "Ne pas hésiter à contacter son médecin généraliste ou son cardiologue. S'ils sont absents ou difficilement joignables, il faut se rendre au service des urgences de l'hôpital ou de la clinique la plus proche. Si le patient ne peut pas se déplacer sans prendre de risque pour lui-même ou pour autrui, appelez le Samu (15) ou les pompiers (18).

"Dans certains cas, la personne peut avoir convenu avec son médecin d'un médicament à prendre pour éliminer l'eau et le sel à l'origine de certains des symptômes."

  • Comment surveiller la bonne marche de son pacemaker ?

Dr Jean-Michel Tartière : "Le patient doit être examiné dans les deux premiers mois, puis une à deux fois par an par son cardiologue afin de vérifier l'état de sa pile et ses réglages. Il dispose, dès la mise en place de son pacemaker d'une carte d'identité personnelle décrivant la marque de l'appareil et des sondes, les différents réglages et les différentes modifications effectuées pendant les consultations. À chaque visite, le cardiologue fait une estimation de la durée de vie du pacemaker afin de prévoir la date de changement."

  • J'ai un défibrillateur et il m'a délivré un choc, que faire ?

Dr Jean-Michel Tartière : "Le patient reçoit un choc du défibrillateur après quelques palpitations ou un bref malaise alors qu'il ne s'y attendait pas. Cela lui a donné l'impression d'un violent coup de poing dans la poitrine. Dans ce cas, il doit consulter le cardiologue qui a implanté l'appareil. S'il n'a reçu qu'un seul choc, la consultation peut avoir lieu dans les 24 heures. S'il a reçu plusieurs chocs, il est préférable qu'il consulte immédiatement en allant aux urgences ou en appelant le Samu."

  • J'ai un défibrillateur et il s'est mis à sonner, que faire ?

Dr Jean-Michel Tartière : "Ce bruit est simplement une alarme qui doit inciter le patient à consulter le cardiologue ou le centre qui lui a posé le défibrillateur dans les 24 heures. La plupart du temps il s'agit d'une anomalie de fonctionnement bénigne. Il peut aussi s'agir d'un signe d'aggravation de l'insuffisance cardiaque que la personne n'avait pas encore remarqué."

  • Depuis que j'ai débuté ce traitement, je me sens moins bien… Que faire ?

Dr Jean-Michel Tartière : "Tout traitement est susceptible de provoquer des effets indésirables. Ils ne sont pas nécessairement graves, mais peuvent être très gênants. La fatigue, la toux, les douleurs musculaires, les crampes, les problèmes dans la vie intime de couple… Même si c'est parfois difficile, il faut en parler à son cardiologue car il existe souvent une explication à ces effets et surtout une solution !"

 

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