Pourquoi les Françaises se trouvent toujours trop rondes ?

Les Françaises sont en quête de minceur, selon l'analyse réalisée par l'Institut national d'études démographiques (Ined), publiée mercredi 23 octobre 2013. En effet, six femmes sur dix déclarent vouloir perdre du poids. Pourtant, d'après l'étude, les Françaises sont les femmes les plus minces d'Europe. Mais alors pourquoi se trouvent-elles toujours trop grosses ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Un gain modéré de poids de 2,2 à 10 kilos avant 55 ans augmente fortement la probabilité de maladies chroniques.
Un gain modéré de poids de 2,2 à 10 kilos avant 55 ans augmente fortement la probabilité de maladies chroniques.

"C'est d'abord une question de représentation de l'image de la femme française", éclaire Laurence Haurat, psychologue-nutritionniste. L'idéal du corps de la femme a connu une véritable évolution depuis le début du 20e siècle. La silhouette enrobée aux formes généreuses de la femme a laissé la place à un corps de femme plus mince, plus musclé, plus androgyne. Historiquement réputée pour son élégance, la femme Française veut répondre à cette attente qui la veut toujours plus mince. Un idéal sans cesse nourri par les médias.

Femmes soumises aux diktats de la minceur

Les femmes ne sont pas uniquement soumises aux diktats de la minceur diffusés par la publicité, elles subissent également les regards portés sur elles par leur famille et par la société. Une pression qui les pousse "à vouloir ressembler aux autres", note la spécialiste. Pourtant, devant ces mensurations absolues, les femmes ne sont pas toutes égales.

En effet, "il ne suffit pas d'une perte de poids pour avoir un corps ressenti comme idéal, alerte Laurence Haurat, la morphologie du corps de la personne doit être pris en compte". La spécialiste remarque que les demandes formulées par ces patientes sont plus spécifiques au cours des consultations. "Certaines de mes patientes me disent qu'elles souhaitent plutôt maigrir du ventre ou des fesses. C'est une manière pour elles de façonner leur corps". Ces dernières font alors une "fixette" obsessionnelle sur une partie de leur corps.

Obsession et souffrance psychologique sont le revers de la médaille

Dans cette course à la minceur, les femmes peuvent développer des troubles alimentaires. "Par peur de prendre un ou deux kilos, certaines femmes vont se restreindre, s'empêcher de manger ce qu'elles aiment et suivre de nombreux régimes", explique Laurence Haurat. Ce qui fait naître en elles de véritables frustrations. De ce fait, elles alternent des moments de privation alimentaire avec des moments où elles se nourrissent compulsivement. "Elles finissent par ne plus se reconnaître et plongent dans une réelle souffrance psychologique".

Selon la spécialiste, les campagnes de prévention contre l'obésité ont involontairement créé une certaine anxiété au sein de la population. "Les personnes se disent qu'elles ne veulent pas devenir obèses et ont été amenées à suivre de manière obsessionnelle leur poids. Ces campagnes ont par ailleurs donné cette impression que l'on pouvait facilement gérer son poids". Pour autant, ces campagnes grand public gardent leur intérêt dans la prévention de l'obésité. D'après les prévisions de l'Institut de médecine aux Etats-Unis, 42% des Américains pourraient être obèses, en 2030, ce qui n'affecte pas aussi violemment les Français, protégés entre autres par leur goût pour les repas partagés.

"Le corps idéal est un mythe. Il faut adopter un comportement idéal qui passe par le respect de soi et l'acceptation de sa morphologie", conclut Laurence Haurat, psychologue-nutritionniste.

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  • Dietepense
    Le blog de Laurence Haurat, psychologue et nutritionniste.