Mal de dos : le paracétamol pas plus efficace qu'un placebo

Contre la douleur du lumbago, prendre du paracétamol ne vaut pas mieux que de prendre un placebo. C'est ce que démontre une étude d'une équipe australienne menée dans des centres de soins primaires de Sydney et publiée le 24 juillet 2014 dans la revue médicale The Lancet.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Mal de dos : le paracétamol pas plus efficace qu'un placebo

Aujourd'hui, les douleurs aux vertèbres lombaires - aussi appelées lombalgies - sont les premières causes d'invalidité dans le monde. Afin de soulager cette douleur aiguë, le médicament "universellement" recommandé selon The Lancet est le paracétamol, avant tout autre traitement.

Seulement, l'étude "PACE" menée par la National Health and Medical Research Council d'Australie et le laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline, vient apporter du nouveau sur ce sujet qui est resté depuis longtemps sans preuve et sans débat.

Cette étude a suivi pendant trois mois 1.652 individus souffrant de lombalgies, de 235 centres de soins primaires de Sydney, répartis par tirage au sort en trois groupes : le premier a reçu des doses régulières de paracétamol (trois fois par jour pendant quatre semaines maximum), le deuxième en prenait si besoin (au maximum quatre grammes par jour) et le troisième n'a eu que des comprimés de placebo.

Le rétablissement de chacun a été considéré comme acquis à partir de sept jours consécutifs sans douleur - ou extrêmement peu. Or, le temps médian de récupération des 1.600 patients pour atteindre ce rétablissement s'est montré très révélateur : 17 jours pour les deux premiers groupes, et 16 jours pour le troisième.

À partir de cette constatation et du reste des observations pouvant être faites sur les patients ayant pris du paracétamol pour soulager leur lumbago, il est ainsi possible d'affirmer que :

  • Les patients sous placebo ont récupéré plus vite que les deux autres groupes : le paracétamol ne permet en aucun cas un rétablissement plus rapide en cas de lombalgie commune aiguë.
  • Le paracétamol n'a aucun effet sur la douleur, le handicap, la fonction, le changement global des symptômes, le sommeil ou la qualité de vie du patient.

La question de la nécessité de prescrire en première ligne le paracétamol en cas de mal au bas du dos se pose donc. Ce qui semble réellement important dans le traitement de la douleur, ce sont au final les conseils de qualité, le réconfort et les paroles rassurantes d'un pronostic favorable dont ont bénéficié les patients de l'étude : cet ensemble de facteurs semble avoir plus d'intérêt dans la gestion de la douleur que le traitement médicamenteux.

Source : Efficacity of paracetamol for acute low-back pain : a double-blind, randomised controlled trial, by the National Health and Medical Research Council of Australia and GlaxoSmithKline Australia, published in The Lancet, 2014 jul 24 doi:10.1016/S0140-6736(14)60805-9

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