Leonetti : l'Assemblée nationale adopte le projet de loi sur la fin de vie

L'Assemblée nationale a très largement adopté mardi 17 mars 2015 la proposition de loi PS-UMP sur la fin de vie, qui instaure un droit à un endormissement pour les malades en phase terminale. A cette occasion, nous avons reçu sur le plateau du "Magazine de la santé", le député UMP Jean Leonetti, qui a élaboré ce texte avec son homologue socialiste Alain Claeys. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Cette loi est l'une des grandes promesses de la campagne présidentielle de François Hollande, qui souhaitait une réforme pour compléter la loi Leonetti de 2005. Jean leonetti était déjà à l'origine de ce premier texte sur la fin de vie. Il a élaboré un nouveau texte pour améliorer le précédent texte.

Les députés socialistes, UMP, UDI et Front de gauche ont majoritairement voté pour la proposition de loi, tandis que des élus UMP, minoritaires dans leur groupe, se sont prononcés contre. La plupart des écologistes et des radicaux de gauche se sont abstenus. Au total, 436 voix favorables ont été enregistrées, 34 contre et 83 abstentions.

Débattu en première lecture durant deux jours la semaine dernière dans l'hémicycle, le texte d'Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP) prévoit le recours dans certains cas à une "sédation profonde et continue" de malades enfin de vie, et rend contraignantes les "directives anticipées" que chacun peut écrire pour refuser l'acharnement thérapeutique.

Pour Jean Leonetti, "il y a une très nette différence entre, faire dormir pour ne pas souffrir, et faire mourir. Il n'y a pas d'acte de tuer. Dans l'interdit que cela comporte et les abus que cela peut entraîner, ces notions se différencient".

"Lorsque le patient est en fin de vie, qu'il souffre, et ce malgré les traitements mis en place, on a le droit dans ce pays de dormir pour ne pas souffrir. C'était possible auparavant mais ça ne se faisait pas toujours. Aujourd'hui, cela devient une obligation." 

Les Français sont favorables à 96% à la "sédation profonde et continue" lorsque le patient le décide, selon un sondage BVA-Orange-iTELE publié le 15 mars 2015.  Un peu moins massivement, mais très majoritairement aussi, les Français seraient prêts à aller plus loin que le texte, en se prononçant à 80% pour une loi légalisant l'euthanasie.

Mais les deux auteurs de la proposition de loi, comme la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine, se sont obstinément refusés durant la discussion parlementaire à aller dans ce sens, faisant repousser - à une assez faible majorité - des amendements d'une partie des socialistes, des écologistes et des radicaux de gauche autorisant dans certains cas "une assistance médicalisée à mourir". De ce fait, certains auteurs de ces amendements, comme le socialiste Jean-Louis Touraine ainsi que vingt autres socialistes, une large majorité du groupe écologiste et des radicaux de gauche se sont abstenus.  

Le texte devrait être examiné au Sénat avant l'été. 

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