Initiation aux premiers secours : les Français ne font pas le geste

Face à une personne victime d'un malaise en pleine rue, d'un arrêt cardiaque ou d'un accident de la vie courante, les Français se sentent largement démunis, selon le Centre d'analyse stratégique (CAS), qui doit proposer, ce mardi 19 février 2013, des mesures pour encourager les gestes de premiers secours.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Initiation aux premiers secours : les Français ne font pas le geste

"La dispensation des bons gestes immédiatement après un arrêt cardiaque peut doubler, voire tripler les chances de survie. Quatre victimes sur cinq qui y survivent ont d'ailleurs bénéficié de gestes de premiers secours réalisés par un témoin de la scène. Pourtant, moins d'un Français sur cinq, témoin d'un arrêt cardiaque, pratique les gestes de premiers secours." Sur ce constat, le Centre d'analyse stratégique (CAS) se mobilise.

La France accuse en effet un certain retard par rapport à ses voisins européens dans l'apprentissage des gestes qui sauvent. Alors que 95% des Norvégiens et 80% des Autrichiens ont été initiés aux gestes de premiers secours, une grande majorité de Français ne maîtrisent pas suffisamment ces techniques pour intervenir, selon les experts de cette institution placée auprès du Premier ministre et chargée "d'éclairer le gouvernement" en matière économique, sociale, environnementale et technologique.

En Allemagne, 8 heures d’initiation sont proposées aux candidats au permis de conduire. Au Danemark, dès l'âge de 5 ans, les enfants apprennent les numéros d'urgence et la position latérale de sécurité, à 10 ans ils sont capables d'effectuer un massage cardiaque...

En France, moins d'une personne sur cinq, témoin d'un arrêt cardiaque, pratique les gestes de premiers secours en France, selon la Fédération française de cardiologie (FFC). L'arrêt cardiaque est pourtant l'exemple même de la situation où chaque minute compte et où un geste de réanimation pratiqué par un témoin peut doubler, voire tripler les chances de survie, note le CAS.

Les secours mettent en France en moyenne 14 minutes pour arriver, ce qui peut s'avérer trop long en cas d'arrêt cardiaque mais également en cas d'hémorragie, de réaction allergique ou d'étouffement.

"L'intervention rapide d'un témoin peut non seulement améliorer les chances de survie de la victime mais aussi réduire le risque de séquelles", relève Vincent Chriqui, le directeur général du CAS.

La FFC estime à environ 1,5 million le nombre de personnes actuellement initiées aux gestes de premiers secours en France.

Pour améliorer la situation, le CAS préconise de renforcer la sensibilisation du grand public qui passe aujourd'hui par l'école et par le lieu de travail. Mais bien que la loi impose la formation de tous les jeunes aux gestes de premiers secours à l'issue de la classe de 3e, seuls 20% reçoivent actuellement cette formation.

Le Centre propose de démocratiser les notions de secourisme en offrant des formations moins techniques et plus accessibles, avec notamment la création d'un crédit d'impôt pour toute personne se formant auprès d'une association sur son temps personnel.

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