Ch@t : Plaisir ou dépendance ?

Ch@t du 16 juin 2009 Avec les réponses du Dr Philippe Batel, psychiatre et le Dr Véronique Peim, addictologue.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Ch@t : Plaisir ou dépendance ?

Les réponses du Dr Philippe Batel

  • Vous avez parlé de médicaments qui réduisent l’envie d’alcool. Or on sait tous (nous les malades alcooliques) que ces médicaments ne fonctionnent pas. Qu’en est-il du baclofène ?  Nous sommes nombreux à être guéris sous baclofène, nous avons même créé des forums sur internet et nous allons monter des associations (avec l’aide de médecins). Personne n’en parle pourquoi ?

Oui, j'ai cité rapidement le fait qu'il existait des médicaments pouvant aider les malades à réduire l'alcool ou à arrêter de boire. J’incluais bien sur le baclofène dans ces médicaments. Votre expérience partagée par d'autres en effet est que le baclofène marche et que les autres traitements ne marchent pas. J'ai rencontré en tant que soignant beaucoup de patients pour qui c'est l'inverse. Il faut admettre qu'il y a sûrement une sensibilité individuelle à ces traitements. Pas de paranoïa sur le fait qu'on ne parle pas du baclofène. Recherchez le mot sur internet, vous verrez qu'on ne parle que de cela.

  • Mon mari a fait une cure pendant 3 semaines à cause de l’alcool, il est resté « abstinent » pendant 2 ans et s'est réalcoolisé un peu depuis mais je ne vois pas ce qu’il boit. Ce que je sais, c’est qu’il a les yeux rouges quand il rentre le soir mais ce n’est pas tous les soirs, j’ai peur qu’il replonge.

Oui, le risque de rechute existe toujours et c'est toujours difficile de vivre avec cette menace. Lui en avez-vous parlé ? N'hésitez pas, calmement, sans être confrontant, à faire part de vos doutes.

Oui, l'alcool est un grand faussaire pour la sexualité. Il a la réputation (usurpée) d'augmenter le désir et les performances sexuelles. Pourtant, les études ont montré qu'il est avant tout dans le domaine de la sexualité un désinhibiteur et facilite le passage à l'acte. En pratique, la consommation excessive d'alcool a un impact négatif sur la fonction érectile, sur la libido et sur le délai d'éjaculation.

  • Est-ce qu’on peut prendre un traitement sans retourner faire une cure si on ne boit pas comme avant (une demi bouteille de pastis le soir) ?

La "cure", c'est-à-dire l'hospitalisation, n'est pas toujours obligatoire et bien sûr des traitements médicamenteux et psychologiques peuvent aider le patient à revenir vers un projet d'abstinence.

  • Comment reconnaît-on un addict au sexe et quelles sont les solutions pour s’en sortir ?

Vous trouverez bien des réponses à votre question sur ce site conte la dépendance sexuelle.

  • J’ai pris de la codéine durant 2 ans. Il y a une semaine, j’ai décidé de vraiment arrêter cette fois après plusieurs essais. Est-ce que mon sentiment de solitude et de dépression (je souffre de dépression saisonnière) peut venir de là ? Et si oui, combien de temps cela peut-il durer ?

Tout dépend de la dose que vous prenez mais en effet les symptômes psychiques de sevrage à la codéine durent une dizaine de jours (fatigue, isolement, ennui, sommeil). Courage !! :)

  • Je suis addict à une femme que je connais depuis 40 ans. Je n’arrive pas à l’oublier. Elle ne veut plus de moi et pourtant j’y crois toujours. Que puis-je faire sachant que les autres femmes ne m’intéressent pas ?

Peut-être pourriez-vous commencer une thérapie afin de comprendre pourquoi vous vous accrochez à cette femme et surtout comment passer à quelqu'un d'autre... Et si cela s'appelait simplement l'AMOUR. Unilatéral, mais l'amour. Cela n'a peut être rien à faire avec une dépendance. Vous êtes un passionné qui ne peut pas faire le deuil de sa passion.

  • Nous sommes sans solution avec notre fils dépendant du cannabis depuis 10 ans, depuis 2 ans diagnostiqué schizophrène, hospitalisé avec de grandes phases de crises, problèmes de cannabis dans l’hôpital, et refus d’hospitalisation dans les cliniques de désintoxication. Nous sommes désespérés.

Je comprends votre désarroi car ces cas complexes de dépendance au cannabis associé à la schizophrénie sont difficiles à prendre en charge. Une équipe au centre hospitalier Sainte Anne s'intéresse particulièrement à ce type de patients, contactez-les.

  • Les rituels sont-ils dangereux en terme de dépendance avec l’alcool ? Les verres en sortant du travail, à la fin de la semaine de travail, etc...

Pas forcement dangereux s'ils sont contrôlés. IIs peuvent néanmoins créer des habitudes qui font le lit de l'usage nocif puis de la dépendance. Tenter régulièrement de rompre ces rituels est une bonne façon de mesurer par le manque que cette interruption pourrait créer, sa distance avec la dépendance.

  • Apéro midi et soir et 2 bouteilles de vin par jour, c’est beaucoup ?

2 bouteilles de vin par jour pour une femme, ça fait au bout de la semaine près de 100 verres, rappelons que 14 par semaine (soit l'équivalent de ce que vous buvez par jour) est la limite du risque.

  • Sommes-nous tous égaux face à la dépendance ? Je fume de temps en temps mais je peux très bien passer un mois sans fumer sans ressentir de manque, idem pour l’alcool.

Eh bien non, nous ne sommes pas égaux ni face au risque de dépendance ni face à celui de développer des conséquences négatives sur la santé avec le tabac et surtout l’alcool.

  • Mon compagnon qui est médecin, donc pas facile à soigner, est alcoolique depuis de nombreuses années, depuis qu’il a obtenu sa retraite, il s’enfonce de plus en plus, merci de me donner la marche à suivre pour l’aider, du moins lui proposer une solution.

Les médecins sont des sujets à risque de développer des dépendances. Les jeunes retraités aussi. Contrairement à une idée reçue, ils ont, en matière d'addiction un meilleur pronostic que les autres. Je vous conseille d'appeler Ecoute Alcool : 0 811 91 30 30 (coût d’une communication locale depuis un poste fixe, de 14h à 2h), pour connaitre le centre le plus proche de chez lui.

  • Mon concubin est alcoolique, quand je lui en parle il me répond que ça n’est pas vrai. Je ne sais plus quoi faire ?

Toujours difficile de prendre du temps. 3 conseils : a) Aller en prendre auprès d'un groupe d’entourage des alcooliques anonymes b) Choisissez le moment pour lui en parler (pas quand il est alcoolisé et que vous êtes en colère) c) Adressez vous a lui en parlant de vous : "Je suis inquiète", "je me demande", etc.….

  • Quelle est la meilleure façon pour arrêter le cannabis : diminuer progressivement ou arrêter net ? Et quelles sont les solutions pour ne pas ressentir les états de manque ?

Excellente question ! Je n'ai pas la réponse. Vous l'avez : la bonne réponse est comme on le sent. En gros, si vous vous sentez assez déterminé pour arrêter d'un coup, faites-le. Il ya plein d'avantages à cette méthode et un inconfort de 5 jours. Si vous craigniez ces symptômes de sevrage, diminuez progressivement.

  • Je voudrais savoir si être fan d’une artiste peut devenir une drogue ?

C’est une passion qui peut prendre des allures de dépendance. Mais attention l'effet de sevrage est subjectif. Aucune artiste, même rousse ne déclenche de syndrome de sevrage physiologique, c'est l'idée qu'on veut s'en faire et son investissement ;-)

  • Existe-t-il un traitement médicamenteux de substitution en cas de sevrage à l’activité physique ?

Non, pas de traitement médicamenteux de substitution mais l'activité sportive minimale ou surtout la relaxation.

  • En fait je ne peux pas rester plus de 2 jours sans me masturber suis-je addict ?

Non, la masturbation, même pluriquotidienne, n'est pas forcement une addiction

Non, même si cela aide bien chez de nombreux patients. Il existe d'autres stratégies, notamment médicamenteuses. Appelez Tabac Info Service au 39 89 (0,15 euro par minute, du lundi au samedi, de 9h à 20h).

  • Je prends un médicament myorelaxant chaque soir à cause d’une polyarthrite rhumatoïde, il y a un risque de dépendance indiqué sur la notice, qu’en est-il vraiment et quel serait l’effet rebond si je m’arrête ?

Il y a un risque de dépendance mais elle est loin de se produire chez tous les patients, rassurez-vous ! Il est conseillé de faire une diminution progressive (genre un demi-comprimé pendant quelques jours puis un quart puis arrêt total). Mais si vous arrêtez brutalement, vous pouvez ressentir une sensation de manque, avoir des insomnies, des céphalées, ressentir une anxiété importante, vous sentir très irritable.

  • Je ne peux plus me passer de chatter avec un homme que je ne connais qu’en virtuel, est-ce que je peux considérer cela comme une addiction ?

Faites un test d'abstinence, faites le pari de ne pas vous connecter pendant une semaine. Si vous échouez, la réponse est positive, prenez contact avec le groupe des Dépendants Affectifs et Sexuels Anonymes (DASA).

  • Mon compagnon est actuellement en cure de sevrage alcoolique depuis 10 jours. Dans les 48h, il a fait un delirium tremens. Aujourd’hui, il a beaucoup de mal à s’alimenter et a perdu beaucoup de forces physiques. En général, en combien de temps peut-on se sortir de ce cauchemar ?

Les séquelles d'un vrai delirium tremens peuvent durer 3 semaines, l'amélioration de la fatigue et de la confusion est la plus lente. Mais les symptômes finissent toujours pas s'amender.

  • Peut-on être accro à des poppers ? Si oui, y a-t-il un danger ?

Les poppers et les solvants ont des effets brefs. Leur usage est souvent associé a des comportements hédoniques (sexualité, danse, etc...). Ce n'est pas le produit en lui même qui est additcif mais le recours à ce produit pour prendre d'autres plaisir. La dépendance pharmacologique est jugée faible. Pour autant, un usage répété est en lien avec des accidents vasculaires cérébraux.

  • Le manque de désir et de troubles sexuels n’a donc rien à voir avec l’alcool ?

Si, si, la consommation excessive d'alcool diminue la libido.

  • J’aimerais savoir comment aider mon conjoint à aller consulter pour se faire aider face à sa consommation à l’alcool. Il pense s’en sortir seul mais boit en cachette. Je ne sais plus quoi faire.

Contactez Ecoute Alcool : 0 811 91 30 30 (coût d’une communication locale depuis un poste fixe, de 14h à 2h). Ils trouveront une adresse pour lui.

  • J’ai déjà fait 2 cures de sevrage à l'alcool, la première en 1997 puis la deuxième en 2007, j’ai replongé !

Des stratégies et des méthodes diverses conviennent à des patients divers, essayez autre chose :-)

  • J’ai arrêté de boire il y a 2 ans, puis de fumer 4 mois après (découverte d’un carcinome à petites cellules dans le poumon) depuis je n’ai plus du tout de désir sexuel ni de plaisir, est-ce l’arrêt des addictions qui a provoqué cela au niveau du cerveau ?

Pas forcément. D'abord bravo pour votre arrêt, vous savez qu'il participe grandement à votre rémission. Le réaménagement de la vie sexuelle et affective est un enjeu majeur de la phase post-cancer, faites-vous aider par des équipes de cancérologie qui connaissent bien cela, allez sur le site de la Ligue nationale contre le cancer pour trouver des informations.

  • Mon ami regarde très souvent des films X sur Internet ou à la télévision en cachette, nos relations sont moins fréquentes qu’avant, il vient moins vers moi. On est parti une fois chez un psycholoque mais il ne veut plus en entendre parler. Est-ce une addiction ? Que dois-je faire ? Car je ne supporte plus cela.

Ne renoncez pas à en discuter avec lui, sans le confronter. Il semble qu'il se sente coupable et cela ne sert à rien de le confronter. Fixez néanmoins des limites si vous ne tolérez plus cela.

  • A la maison, il y a de l'alcool mais mon mari n’y touche pas, ça prouve qu’il a de la motivation à ne pas aggraver la situation. Cependant il traîne à retourner voir la spécialiste. Comment dois-je lui demander de prendre des dispositions avant que ça aille plus loin ? Surtout qu’il m’avait dit qu’il se sentait replonger, je ne sais pas comment réagir, je pense que si ça recommence comme avant, je ne serai plus là avec lui, il m'a trop fait rentrer dans sa spirale la première fois, je ne bois pas mais je suis en colère que ça nous arrive.

Faites-vous aider auprès de votre entourage pour trouvez la bonne distance.

  • Je suis depuis à peu près 13 ans addict à la pornographie et à la masturbation délaissant complètement les relations affectueuses que j'avais auparavant. Je suis à cause de cela dans un état dépressif. Petit à petit, je m'isole de mes amies car je pense ne pas être normale. Est-ce que je suis un cas isolé ? Comment puis-je m'en sortir ?

Sûrement pas ! Beaucoup de sujets sont dans votre difficulté, je vous conseille de consulter ce blog : Contre la dépendance sexuelle.

  • Mon frère est malade, alcoolique depuis de nombreuses années, mes frères, ma sœur et moi-même ne savons plus comment agir envers lui qui refuse toute aide familiale ou autre, comment faire pour le sortir de cette addiction ?

Faites-vous aider par une association de proches ou un groupe d'entourage proche de votre domicile, adresses disponibles auprès d'Ecoute Alcool : 0 811 91 30 30 (coût d’une communication locale depuis un poste fixe, de 14h à 2h).

  • Il m’a fallu 4 ans de sevrage pour me débarrasser d’antidépresseurs mais surtout de benzodiazépines pris en très grosse quantité et pendant 9 ans. Heureusement, j’ai réussi et je ne prends plus rien. Mais qu’en est-il de l’empreinte mnésique des benzodiazépines ? Si un jour, je devais prendre un somnifère, est-ce que je rechuterais ?

Oui, il persiste un risque à long terme avec les benzodiazépines. Soyez prudent et bravo pour l'abstinence.

  • J’aimerais savoir si jouer virtuellement avec une personne via des messageries instantanées pour un homme de 32 ans qui est en couple depuis presque 8 ans peut-être considéré comme une maladie ?

Bien non, si cela n'empiète pas sur votre fonctionnement.

  • Mon père est alcoolique depuis plus de 10 ans, il a déjà consulté des psychothérapeutes mais abandonne toujours en cours de route (les rendez-vous sont pris par ma mère, ceci étant reproché par les médecins). On voit qu’il essaie de s’en sortir (en allant courir quelques fois) mais le lendemain, il rechute. En tant que proche, que pouvons-nous faire ? Vous parliez de poser des limites (ce qui ne signifiait pas d’abandonner le proche), comment s’y prendre concrètement pour l’aider à s’en sortir ?

Je vous conseille de vous faire aider pour trouver la meilleure stratégie pour l'aider. Participez à un groupe d'entourage en appelant pour trouver le plus proche de chez vous, auprès d'Écoute Alcool : 0 811 91 30 30 (coût d’une communication locale depuis un poste fixe, de 14h à 2h).

  • J’ai un problème, je prends de la sertraline comme antidépresseur et de l'amisulpride comme neuroleptique depuis 10 mois et je souhaiterais avoir un enfant mais je n’y arrive pas car je suis dépendante de ces produits (j’ai déjà fait des rechutes dans le passé). Comment m’en passer ? Suis-je dépendante ?

Qu'en pense votre psychiatre, prescripteur de ces produits ? La question est plus de savoir si psychiquement vous êtes à même de supporter une grossesse. Si oui, vous pourrez arrêter le traitement sans risque de sevrage en observant une décroissance progressive.

  • Comment avouer à son médecin traitant que l’on est alcoolique alors que c’est une honte insurmontable, c'est tellement difficile d’en parler ?

On avoue à sa femme qu'on l'a trompé, au flic qu'on est passé au rouge, au policier qu'on a tué sa belle-mère. On AVOUE jamais une maladie à un médecin. Commencez juste par vous dire que vous avez une souffrance partagée par 5 millions de personnes dans votre pays et que c'est une maladie. :-)

C'est cette peine de cœur et le manque qu'elle a provoqué qu'il faut soigner. La voyance n'est là que pour vous soutenir, comme une béquille. Essayez d'en parler et de vous faire aider par un médecin ou un psychothérapeute.

  • Je trouve que vous n’avez pas parlé beaucoup de l’héroïne, pourtant c’est un fléau qui touche de plus en plus de monde.

C’est vrai, cela reste un problème de santé publique majeure, néanmoins le développement de ce programme de substitution, mis en place en France par la communauté thérapeutique a permis d'en diminuer l'impact.

  • J’ai 23 ans et je bois de l’alcool chaque jour, j’ai déjà essayé de stopper sans y arriver puisque je recraque au bout de 2 jours. J’aimerais savoir si c’est un manque de volonté de ma part, puisque je sais que je dois arrêter, ou alors la dépendance qui s’est installée ?

Ce n'est bien évidemment pas un manque de volonté. Sans doute une dépendance s'est installée, peut-être pourriez vous consulter pour chercher de l'aide. Il ne faut peut-être pas un traitement très lourd pour vous aider à changer. Courage ;)

  • Etant en seconde année de psychologie, j’aimerais savoir s’il était possible pour moi de passer par ce chemin pour parvenir à être addictologue ou aurais-je dû forcement passer par médecine ?

Vous pouvez tout à fait devenir addictologue, un diplôme universitaire (DU) est ouvert aux médicaux et non médicaux.

  • Je voudrais savoir si ce qu’on appelle l’addiction au sucre (on en parle beaucoup en ce moment) existe vraiment. Et si oui, comment faire pour s’en libérer ? Si ça n’existe pas, est-ce plutôt de la gourmandise ou de la gloutonnerie non contrôlée par manque de volonté ?

La dépendance au sucre existe. Et comme toutes les dépendances, il ne s'agit pas vraiment de volonté. C'est une maladie qui nécessite une réelle prise en charge (psychothérapeute, nutritionniste, etc.).

Les réponses du Dr Véronique Peim

  • Que faire quand une personne, dépendante au jeu et en manque, devient violente avec son entourage ?

Il faut lui donner le conseil de se faire soigner et de vous protéger.

  • Ma question est de savoir si mon mari peut prendre un traitement sans retourner faire une cure, s’il ne boit pas comme avant (une demi-bouteille de pastis le soir).

Il vaut mieux lui conseiller de retourner voir le médecin qui l'a suivi.

Oui, il a un impact sur les vaisseaux sanguins et sur le psychisme, donc sur la sexualité.

  • J’ai pris de la codéine durant 2 ans. Il y a une semaine, j’ai décidé de vraiment arrêter cette fois après plusieurs essais. Est-ce que mon sentiment de solitude et de dépression (je souffre de dépression saisonnière) peut venir de là ? Et si oui combien de temps cela peut-il durer ?

Oui, c'est un sevrage en opiacée (car la codéine est un dérivé de l'opium), il y a donc des symptômes qui peuvent durer une dizaine de jours de type baisse du moral, et souffrance physique et psychique. Je vous conseille d'en parler à votre médecin traitant car il peut vous aider. Bravo et tenez bon !

  • Les rituels sont-ils dangereux en terme de dépendance avec l’alcool ? Les verres en sortant du travail, à la fin de la semaine de travail, etc.

Ils sont surtout source de rechute lorsqu'on a arrêté, donc il est important de les identifier et de modifier ou de supprimer ces rituels.

  • Boire un apéritif midi et soir ainsi que deux bouteilles de vin par jour, est-ce beaucoup ?

Pour une femme, beaucoup, c'est plus de deux unités d'alcool par jour, et pour un homme plus de trois.

  • Sommes-nous tous égaux face à la dépendance ? Je fume de temps en temps mais je peux très bien passer un mois sans fumer sans ressentir de manque, idem pour l’alcool...

Nous ne sommes pas tous égaux, certaines personnes sont plus fragiles que d’autres, il semble que vous soyez plutôt protégé. Tant mieux pour vous.

  • Je voudrais savoir si être fan d’une artiste peut devenir une drogue ?

A priori si vous continuez de vivre votre vie personnelle et de ne pas tout voir à travers la vie d'un autre, tout ira bien.

  • Comment fixer des limites à un jeune adulte de 22 ans à notre charge, qui joue au poker en ligne ?

Tout d’abord ne pas lui fournir d'argent (ne pas lui payer ses dettes, par exemple).

  • Est-ce qu’il faut absolument prendre un substitut nicotinique pour arrêter de fumer ?

Pas forcément, c'est une aide, pas une nécessité. En revanche, si vous avez échoué seul, cela vaut la peine de vous faire prescrire des substituts nicotiniques.

  • Je ne peux pas rester plus de deux jours sans me masturber, suis-je accro ?

Ne vous inquiétez pas. Tout va bien.

  • Mon ami regarde très souvent des films X sur Internet ou à la télévision en cachette, nos relations sont moins fréquentes qu’avant, il vient moins vers moi. On est allé une fois chez un psychologue, mais il ne veut plus en entendre parler. Est-ce une addiction ? Que dois-je faire ?

C'est toute votre relation qui est en cause, il serait vraiment bon pour vous que vous arriviez à parler des problèmes que rencontre votre couple. Peut-être chez un thérapeute de couple.

  • Mon compagnon est actuellement en cure de sevrage pour les alcooliques depuis 10 jours. Dans les 48 heures, il a fait un delirium tremens. Aujourd’hui, il a beaucoup de mal à s’alimenter et a perdu beaucoup de forces physiques. En général, en combien de temps peut-on se sortir de ce cauchemar ?

Les médecins qui le suivent sont à votre disposition pour répondre à vos questions concernant votre compagnon.

  • Je suis accro à une femme que je connais depuis 40 ans. Je n’arrive pas à l’oublier. Elle ne veut plus de moi et pourtant j’y crois toujours. Que puis-je faire sachant que les autres femmes ne m’intéressent pas ?

La parole chez un thérapeute peut vous aider à sortir de cette souffrance.

  • J’ai arrêté de boire il y a 2 ans, puis de fumer 4 mois après (on m’a découvert un carcinome à petites cellules dans le poumon) depuis je n’ai plus du tout de désir sexuel ni de plaisir, est-ce l’arrêt des addictions qui a provoqué cela au niveau du cerveau ?

Vous vivez une période difficile que vous semblez plutôt bien surmonter. Cependant, cela mobilise beaucoup de votre énergie. Il est probable que votre libido s'améliore au fur et à mesure de votre guérison.

  • J’ai consommé des drogues de 15 ans à 37 ans, cannabis et un peu d’héroïne, mon cerveau en gardera-t-il des traces, y a-t-il un côté héréditaire aux dépendances ?

Vous allez probablement récupérer une bonne partie de vos fonctions intellectuelles et émotionnelles. D'autant plus que vous avancerez dans le maintien de votre abstinence.

  • Je suis en cours d’arrêt d’un traitement pour migraine et je prends du topiramate (antiépileptique). Depuis que j’ai diminué la dose de 50mg/jour à 25mg/jour je suis très mal, extrêmement fatigué, j’ai très mal à la tête et j’ai beaucoup de mal à penser correctement. Est-ce un manque dû au sevrage ou bien le fait que mon cachet ne me fait plus de bien ?

J'imagine que la diminution de votre traitement se fait sous le contrôle de votre médecin traitant. N'hésitez pas à lui faire part de vos symptômes.

  • Je suis addict au sucré (chocolat, pâtisserie) sans être boulimique mais avec une grande consommation de bonnes choses.  Comment faire pour maîtriser ?

Vous êtes gourmand, si cela n'a pas de conséquences sur votre santé, il n'est pas nécessaire de tenter de changer.

  • Il m’a fallu 4 ans de sevrage pour me débarrasser d’antidépresseurs mais surtout d’anxiolytiques pris en très grosse quantité et pendant 9 ans. Heureusement j’ai réussi et je ne prends plus rien. Mais qu’en est-il de l’empreinte mnésique ? Si un jour je devais prendre un somnifère, est-ce que je rechuterais ?

Je vous conseille d'éviter au maximum de reprendre un jour un de ces médicaments hypnotiques. C'est la meilleure façon de ne pas prendre le risque d'une rechute.

  • J’aimerais savoir si jouer virtuellement avec une personne via messagerie pour un homme de 32 ans qui est en couple depuis presque 8 ans peut être considéré comme une maladie.

Tout dépend si ce jeu prend la place d'une vraie relation affective ou pas.

  • J’ai un problème, je prends de la sertraline comme antidépresseur et  de l’amisulpride comme neuroleptique, depuis 10 mois. Je souhaiterais avoir un enfant, mais je n’y arrive pas car je suis dépendante de ces produits (j’ai déjà fait des rechutes dans le passé), comment m’en passer ? Suis-je dépendante ?

Le médecin qui vous prescrit ces médicaments est l'interlocuteur privilégié pour vous conseiller dans votre désir de grossesse.

  • Je suis accro au sucre depuis de longues années. Je n’ai eu aucun problème de diabète. Je mange équilibré mais une, voire deux heures après le repas, je ne peux pas m’empêcher de manger, de prendre ou de chercher quelque chose de sucré (bonbons, gâteaux). Est-ce-grave ? Je suis enceinte de 5 mois. Suis-je dépendante ?

Je pense qu'il faut revoir avec un nutritionniste vos apports alimentaires en fonction de ce besoin de sucre post-prandial (plus de sucres lents pourraient être un moyen de régler ce problème).

  • Pouvez-vous me donner plus de précision concernant la codéine ? Est-elle dangereuse pour la santé comme on l’entend parfois à cause d’effets d’accoutumance ou d’effets secondaires ?

Oui, la codéine est un dérivé morphinique. Elle a donc le même pouvoir d’addiction et les mêmes conséquences que la morphine.

  • Je suis accro aux gommes à la nicotine depuis 3 ans (plus de 15 par jour), je rumine toute la journée car je garde les gommes longtemps, je ne peux m’en passer, quel risque y a-t-il pour le corps de mâcher sans cesse ? Comment se sevrer ?

Il y a peu de risques, surtout comparé au risque du tabac, donc essayez de remplacer une gomme nicotinique sur deux par une pastille à la menthe ou autre. Puis 2/3 etc.

  • C’est une question délicate mais que pensez-vous de la place des médecines alternatives ou naturelles dans les addictions, par exemple homéopathie, acupuncture... même si leur objectif principal n’est pas vraiment d’aider les personnes qui souffrent d’addiction. Peuvent-elles être utiles ?

Si cela n'empêche pas une prise en charge médicale, je n'y vois pas d'inconvénients.

  • Je suis depuis à peu près 13 ans accro à la pornographie et à la masturbation, délaissant complètement les relations affectueuses que j’avais auparavant je suis à cause de cela dans un état dépressif et petit à petit, je m’isole de mes amies car je pense ne pas être normale est-ce que je suis un cas isolé ? Comment puis-je m'en sortir ?

Il me semble que vous souffrez de votre isolement et que vous pourriez bénéficier de l'aide d'un psychothérapeute afin de reprendre une vie affective et sociale épanouie.

  • Je suis enceinte et malgré toute la volonté du monde, je n’arrive vraiment pas à arrêter de fumer. J’ai réussi à réduire à moins de 15 cigarettes par jour mais cela m’irrite beaucoup. Je suis sans cesse énervée par ce qui ne m’est pas conseillé dans mon état et mon médecin me dit d’arrêter mais ne dit pas comment combattre tout ce stress.

Cela vaut vraiment la peine d'utiliser des patchs à la nicotine collé que la journée. Faites-vous conseillez par votre pharmacien (je vous rappelle que ce n'est absolument pas contre-indiqué pendant la grossesse).

  • J’ai 23 ans et je bois de l’alcool chaque jour,  j’ai déjà essayé de stopper sans y arriver puisque je re-craque au bout de 2 jours, j’aimerais savoir si c’est un manque de volonté de ma part, puisque je sais que je dois arrêter, ou alors la dépendance qui s’est installée ?

Je pense qu'il y a une possibilité que vous soyez déjà dépendante et que vous avez besoin de soutien pour vous sortir au plus vite de cette situation. Bon courage !

  • Il a été expliqué que d’éventuels troubles dépressifs ou de l’humeur peuvent être générés par une alcoolo-dépendance, même insoupçonnée. Ces troubles éventuels disparaissent-ils avec le sevrage ? Si oui, en combien de temps ?

Oui, l'alcoolisme rend dépressif et l'arrêt de l'alcool dans la majorité des cas fait disparaître la dépression en une à deux semaines.

  • Mon fils de 13 ans est dépendant d’un jeu en réseau sur Internet. Il ne sort plus, ne voit plus de copains, ses notes chutent. Comment l’aider ? Il refuse tout dialogue et ne veut pas que nous consultions un psychologue.

Après avoir prévenu votre fils, couper le réseau Internet, dites-lui que vous voulez l'aider et accompagnez le chez le pédopsychiatre.

  • Comment avouer à son médecin traitant que l’on est alcoolique alors que c’est une honte insurmontable et il est tellement difficile d’en parler ?

Il n'y a pas de faute dans le fait d'être alcoolique, donc rien à "avouer", c'est une maladie et votre médecin est là pour vous aider à la soigner. Parlez-lui-en vite.

  • Est-ce que prendre un verre (un seul) tous les soirs de la semaine est de l’alcoolisme ?

Non, mais le mieux est de vous fixer de ne pas en prendre une fois par semaine.

Il n'y a pas de dépendance aux antidépresseurs. En revanche, à l'arrêt du traitement vous pouvez ressentir momentanément quelques symptômes indésirables.

  • Le baclofène pour soigner l’alcoolisme, est-il interdit en France ?

Non.

  • L’alcoolisme et la boulimie sont t-il liés ?

L'alcoolisme peut être dans certains cas une forme de boulimie.

  • J’aime faire la fête et je bois l’équivalent de deux bouteilles de vin par week-end mais rien la semaine, suis-je alcoolique ? Une soirée sans alcool est impossible pour moi, est-ce un signe ?

Si vous êtes jeune, alors ne pas pouvoir faire la fête sans alcool est un signe d'alcoolisme.

  • Peut-on aller voir directement un ou une addictologue sans passer par son médecin traitant ?

Oui, il me semble.

Les réponses du Dr Charlotte Tourmente

  • J’aimerais savoir où trouver de l’aide pour un adolescent de 18 ans qui joue sur internet de 9h à 23h30 (il s’arrête 10 mn pour manger). Il se considère comme un "no life".

Allez voir sur le site de France 3, vous trouverez les coordonnées des centres de traitement des addictions.

  • Je voudrais savoir si être fan d’une artiste peut devenir une drogue ?

Si l'artiste devient une obsession, si vos pensées ne tournent qu'autour de cette personne, sans que vous puissiez vous empêcher d'y penser, oui, cela devient une drogue.

  • Est-ce qu’il faut absolument prendre un substitut nicotinique pour arrêter de fumer ?

Non, pas forcément. Certaines personnes arrivent à arrêter seules, d'autres y arrivent avec les substituts nicotiniques, les médicaments. Voyez un tabacologue pour déterminer quelle prise en charge est la plus adaptée pour vous.

  • Je ne peux plus me passer d’un tchat avec un homme que je ne connais qu’en virtuel, est-ce que je peux considérer que cela pourrait correspondre à une addiction ?

Cela peut si vous êtes incapable de vous en passer, si vous êtes en souffrance aussi lorsque vous ne tchattez pas par exemple, etc. Cela s'apparente à une dépendance affective.

  • Je suis addict à une femme que je connais depuis 40 ans. Je n’arrive pas à l’oublier. Elle ne veut plus de moi et pourtant j’y crois toujours. Que puis-je faire sachant que les autres femmes ne m’intéressent pas ?

Peut-être pourriez-vous commencer une thérapie afin de comprendre pourquoi vous vous accrochez à cette femme et surtout comment passer à quelqu'un d'autre...

  • Je suis addict au sucré (chocolat, pâtisseries) sans être boulimique mais avec une grande consommation que de bonnes choses, comment faire pour me maîtriser  ?

Essayez d'avoir une alimentation structurée, avec des repas complets et équilibrés. La faim facilite les compulsions. Evitez d'avoir des aliments tentants dans vos placards mais ne supprimez pas complètement leur consommation car l'interdit favorise aussi la compulsion. L'idéal serait de commencer une thérapie avec l'aide d'un psychothérapeute pour comprendre quel manque vous cherchez à combler avec ces "bonnes choses". Vous recherchez de la douceur, du plaisir mais aussi à combler un vide, à le remplir, comme votre estomac. Un groupe de paroles pourrait aussi vous aider.

  • Je suis accro au sucre depuis de longues années. Je n’ai eu aucun problème de diabète. Je mange équilibré mais 1 voir 2 heures après je ne peux pas m’empêcher de manger, de prendre ou de chercher quelque chose de sucré (bonbons, gâteau...). Je ne peux pas me passer de sucre au point de devenir nerveuse... Toute ma famille essaye de m’aider sans aucun résultat. En ce moment je suis enceinte de 5 mois. Est ce grave ? Comment faire pour réduire la consommation de sucre ? Suis-je dépendante ou est-ce ma drogue ?

Vous êtes dépendante si vous ne pouvez pas vous empêcher de manger sucré, si cette absence de sucre cause de la souffrance, etc. Oui, une hyperglycémie peut être nocive pour le bébé, faites suivre régulièrement votre glycémie pour voir le retentissement sur le bébé. Pourquoi n'arrivez-vous pas à arrêter de manger sucré ? C'est la clef de votre malaise. Vous cherchez vraisemblablement à combler un manque, affectif peut-être. Une psychothérapie vous aiderait à répondre à cette question et à contrôler votre consommation de sucre.

  • Est-ce normal d’avoir une dépendance affective avec un autre homme et de plus uniquement en virtuel alors que je suis heureuse avec mon conjoint ?

Vraisemblablement cette dépendance affective comble un manque dans votre relation conjugale. Votre vie de couple ne vous satisfait peut-être pas complètement, que cherchez-vous ailleurs, dans cette dépendance ?

  • Est-ce qu’il y a des endroits à Lille pour des dépendant anonymes ?

Oui, il doit exister de telles structures. Consultez le site de France 3 pour les trouver.

  • Peut-on être dépendant à la nourriture et y trouver la solution à tous les problèmes ? Surtout comment peut-on s’en défaire ?

Oui, vous pouvez être dépendant et la nourriture peut vous apparaître comme la solution à tous vos problèmes. La consommation qui en résulte est souvent trop importante et déséquilibrée. Pour s'en défaire, une psychothérapie comportementale et cognitive est conseillée. Elle permet de comprendre pourquoi vous mangez beaucoup et surtout comment adopter un comportement différent par rapport à la nourriture.

  • Les problèmes sexuels (pas de désir, rien...), sont-ils dûs à l’alcool ou au stress ? Ou à la dépression ?

Au stress et à la dépression, oui.

  • Je suis addict au gomme à la nicotine depuis 3 ans (plus de 15 par jour), je rumine toute la journée car je garde les gommes longtemps, je ne peux m’en passer, quel risque y a-t-il pour le corps de mâcher sans cesse ? Comment se sevrer ?

Il vaut mieux être addict aux gommes plutôt qu'à la cigarette, rassurez-vous. C'est la combustion et les 4000 autres substances contenues dans la cigarette qui sont les plus nocives (cf cancers,...). Pour vous en défaire, il faut reprendre un sevrage et trouver comment une autre façon de compenser le stress, l'anxiété, etc qui vous poussent à mâcher ces gommes. Vous pouvez peut-être retourner voir le tabacologue qui s'est occupé de vous ?

  • Je suis depuis à peu près 13 ans addict à la pornographie et à la masturbation délaissant complètement les relations affectueuses que j’avais auparavant. Je suis à cause de cela dans un état dépressif et petit à petit je m’isole de mes amies car je pense ne pas être normale est-ce que je suis un cas isolé ? Comment puis-je m’en sortir ?

Il existe d'autres dépendants au sexe ou à la pornographie. Pour vous en sortir, il faut déjà que vous en ayez envie. Peut-être pouvez-vous consulter un thérapeute afin d'apprendre pourquoi vous vous tournez vers la pornographie et la masturbation. Petit à petit, vous apprendrez aussi comment vous comporter autrement. Courage !

  • Je prends un médicament myorelaxant par soir à cause d’une polyarthrite rhumatoïde, il y a un risque de dépendance indiqué sur la notice, qu’en est-il vraiment et quel serait l’effet rebond si je m’arrête ?

Il y a un risque de dépendance mais elle est loin de se produire chez tous les patients, rassurez-vous ! Il est conseillé de faire une diminution progressive (genre un demi-comprimé pendant quelques jours puis un quart puis arrêt total). Mais si vous arrêtez brutalement, vous pouvez ressentir une sensation de manque, avoir des insomnies, des céphalées, ressentir une anxiété importante, vous sentir très irritable.

  • Je suis enceinte et malgré toute la volonté du monde, je n’arrive vraiment pas à arrêter de fumer, j’ai réussi à réduire à moins de 15 par jour mais cela m’irrite beaucoup, je suis sans cesse énervée ce qui n’est pas conseillé dans mon état et mon médecin me dit d’arrêter mais ne dit pas comment combattre tout ce stress si vous avez des suggestions ?

Vous pourriez commencer à faire de la relaxation (hypnose, sophrologie...) afin de mieux gérer votre stress. Eventuellement faire une thérapie pour comprendre pourquoi vous êtes aussi stressée. Faire du sport pour vous "débarrasser" de ce stress...

  • Peut-on facilement devenir dépendant à la codéine ?

Oui, très facilement

  • Comment soigne-t-on l’addiction à la voyance ?

Comme beaucoup d'addictions, avec une thérapie afin de comprendre pourquoi vous avez besoin de la voyance et d'apprendre à réagir différemment à l'angoisse ou au manque qui motive cette addiction.

  • Je n’ai pas eu de réponses sur la codéine et les médecines alternatives. Les médecins alternatives peuvent éventuellement aider.

L'efficacité n'est pas prouvée en ce qui concerne l'homéopathie, etc. Mais pourquoi pas ?

  • Une personne est addict à la nourriture depuis l’âge de 12 ans, elle en a 63, et si elle se retient sur la nourriture qui calme ses angoisses, il faut qu’elle achète des choses même si elle n’en a pas besoin. A cause de cela elle s’est mise dans une situation financière épouvantable. Elle a honte d’en parler et devient de plus en plus déprimée, que faire pour la sortir de ce cercle infernal ?

Il faudrait la pousser à consulter un nutritionniste et un psychothérapeute ou un psychiatre afin de prendre en charge cette dépendance.

  • Je n’ai pas eu non plus de réponse à ma question sur l’addiction à la voyance.

Il n'y a pas d'addiction à la voyance mais une dépendance dans des moments de fragilité.

  • Peut-on avoir une addiction au soda cola ? Je ne peux pas m’en passer !

Il y a de la caféine dans le cola et c'est cette substance qui procure la sensation de plaisir associée à la consommation. Donc oui, vous pouvez être addict. Si votre consommation est vraiment excessive, essayez de comprendre pourquoi vous le buvez, ce qu'il vous apporte, ce qu'il comble, etc. Un psychothérapeute, psychiatre ou psychologue peut vous y aider.

  • Je suis addict à la voyance suite à une peine de cœur.

Vous êtes fragile et avez besoin de vous rassurer.

  • Comment avouer à un son médecin traitant que l'on est alcoolique alors que c'est une honte insurmontable, c'est tellement difficile d'en parler ?

L'alcoolisme est une maladie, vous n'avez pas à avoir honte ! Votre médecin est là pour vous aider, pas pour vous juger, rassurez-vous. Courage !

  • Je pense que je suis accro au chocolat. J’ai l’impression que j’en ai besoin et que cela soulage mes soucis. Il m’arrive de ne penser qu’à ça et je n’arrive pas à me raisonner sur la quantité ingérée et répétée dans la journée. Je peux devenir agressive s’il n’y en a plus dans le placard. Est-ce une addiction ? Que faire pour arrêter, car je prends du poids ?

Oui, c'est sans doute une addiction. La boulimie, si ça en est, se soigne par une psychothérapie, la consultation de nutritionniste, éventuellement la participation à des groupes de parole.

  • Est-ce que prendre un verre (un seul) tous les soirs de la semaine est de l’alcoolisme ?

Est-ce que vous pouvez-vous en passer facilement ? Il y a des tests pour évaluer sa dépendance sur le site de France 3. Avec un verre par jour, vous êtes en dessous de la consommation toxique.

  • Mon fils est justement à Sainte-Anne, on a demandé s’il existait un service jeunes adultes car on en avait entendu parler lors d’une conférence à Paris, on nous a répondu que ce service ne le prendrait pas. On craint de se mettre mal avec les équipes, on nous dit qu’on a tout dans le service où il est, mais si vous en voyiez la fréquentation, vous seriez désespérés comme nous.

Ne vous découragez pas, allez consulter dans cette unité de jeune adultes.

  • Selon les médecins et les pharmaciens, c’est facile, on se colle un patch et on va arrêter mais c’est beaucoup plus compliqué que ça et je trouve vraiment que nous sommes mal entourés.

Un bon tabacologue est à l'écoute des vos difficultés, il est là pour vous aider à les surmonter.

  • Mon fils 28 ans veut s’arrêter de fumer mais demande à sa copine de le coacher car dit qu’il a besoin d’encouragements (...). Son désir d’arrêter le tabac est là depuis longtemps. Où peut-il se rendre ?

Il peut éventuellement trouver de l'aide auprès de son pharmacien (s'il s'y connaît et s'il accepte). Mais s'il souhaite arrêter avec des médicaments, une consultation est obligatoire car c'est délivré par un médecin uniquement. A-t-il une mutuelle ? Certaines prennent en charge le sevrage tabagique ?

  • Malade alcoolique abstinente depuis 4 mois, est-ce qu’un jour je serai comme tout le monde, je pourrai reconsommer ?

Il est très probable que non, vous en pensez quoi vous ?

  • Mon compagnon est un toxicomane en voit de guérison avec buprénorphine avant héroïne. Il a arrêté depuis janvier 2009 et maintenant de temps en temps, il pète les plombs nerveusement et c’est moi qui trinque, est-ce que c’est normal ? Il me dit que non mais ça peut être inconscient ? 

L'irritabilité peut être à la fois un syndrome de manque (prend-il à heure fixe son médicament ?) ou il est sous dosé peut-être.

  • Je prends un médicament myorelaxant par soir à cause d’une polyarthrite rhumatoïde, il y a un risque de dépendance indiqué sur la notice, qu’en est-il vraiment et quel serait l’effet rebond si je m’arrête ?

Le risque de dépendance est lié a l'ancienneté de la prise et a la dose. Je vous conseille d'arrêter en réduisant progressivement, sur 4 jours la dose. Cela diminue le risque d'effet rebond.

En savoir plus

Sur Allodocteurs.fr :

 

Ailleurs sur le web :

  • Drogues.gouv.fr pour connaître la liste des centres spécialisés dans les addictions

Tabac

Drogues

Alcool

Dopage

Jeux

Sexe

 

Livres

  • Pour en finir avec l'alcoolisme
    "Réalités scientifiques contre idées reçues"
    Dr Philippe Batel
    Ed. La Découverte, 2006


  • Du plaisir à la dépendance
    "Nouvelles addictions, nouvelles thérapies"
    Pr. Michel Lejoyeux
    Ed. Points, 2009


  • Ces dépendances qui nous gouvernent
    "Comment s'en libérer ?"
    Dr William Lowenstein
    Ed. LGF, 2007


  • Jeux vidéo et ados
    "Ne pas diaboliser, pour mieux les accompagner"
    Olivier Phan
    Ed. Pascal, 2009

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  • Arrêt du tabac  : 0 825 309 310
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