Allergies alimentaires : le soja n'est pas épargné

Nous confondons parfois allergies et intolérances alimentaires qui ont pourtant deux mécanismes bien distincts. Elles ont toutefois deux points communs, celui de nous gâcher certains moments de notre vie et de pouvoir être déclenchées par n'importe quel aliment. Le soja n'y échappe pas.

Eurydice Coussot
Rédigé le
Les boissons végétales ne doivent pas remplacer le lait chez les enfants de moins d'un an (Image d'illustration)
Les boissons végétales ne doivent pas remplacer le lait chez les enfants de moins d'un an (Image d'illustration)

De nombreux aliments sont en effet allergènes. En France, la proportion d'enfants allergiques de 1 à 6 ans est 3,6 fois plus importante que chez l'adulte. Lors du développement de l'enfant, l'allergie la plus précoce (avant 6 mois) est celle aux protéines de lait de vache, puis, avec la diversification de l'alimentation, s'installent les allergies à l'œuf (qui deviennent les plus fréquentes) et à la farine de blé, ainsi qu'une fréquente sensibilisation à l'arachide.

Certaines allergies peuvent s'atténuer, voire disparaître avec l'âge. Cependant, une très grande proportion d'enfants allergiques alimentaires évolue vers des allergies respiratoires s'ils ne sont pas pris en charge. Chez l'adulte, 50% des allergies alimentaires sont causées par les fruits et légumes et sont, en général, définitives*.

Les intolérances les plus courantes sont celles au gluten, au lactose (le sucre du lait) et aux sulfites. Elles varient selon les aliments et seule l'intolérance au gluten doit faire l'objet d'un régime strict, les autres ne provoquent aucun "dommage" au corps humain.

Ces phénomènes se sont amplifiés car on trouve ces aliments partout dans notre quotidien. Le soja est ainsi victime de sa popularité. La directive européenne a fixé une liste de quatorze catégories d'aliments allergènes à déclaration obligatoire (ADO), le soja en fait parti depuis 2003. On le trouve sous forme de jus, lait, sauce, graine ou tofu, mais également dans la composition de nombreux produits industriels et plus étonnement dans des oreillers**.

Ainsi, le Centre de recherche et d'information nutritionnel (CERIN), confirme que même si l'allergie au soja est encore faible (inférieure à 1% dans la population générale européenne), elle concernerait tout de même 10 à 14% des enfants allergiques aux protéines de lait de vache et 3 à 6% des allergiques à l'arachide. Il s'agit donc d'allergies croisées. Celles-ci correspondent à deux ou plusieurs allergènes qui ont une structure identique ou très proche alors qu'ils sont d'origines parfois très différentes. Le risque d'anaphylaxie est plus élevé en cas d'allergies croisées. Dans ce cas, il est primordial d'exclure les protéines de soja de l'alimentation et puisqu'il est omniprésent, de prêter une grande attention aux étiquettes des produits, en particulier industriels.

Sources :
* CHU de Montpellier et Conseil national de l'alimentation
** Du soja dans les oreillers  

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Une allergie alimentaire peut être déclenchée lors de l'ingestion d'un aliment pourtant considéré comme inoffensif pour notre organisme. L'allergène est en général une protéine. Dans ce cas, notre système immunitaire réagît de façon anormale et excessive. Cela se manifeste de façon extra-digestive soit par un simple bouton, rougeur, démangeaison, mais elle peut également conduire jusqu'au choc anaphylactique, voir au décès.

Une intolérance alimentaire ne permet pas à l'intestin de digérer, un aliment ou substance médicamenteuse et peut déclencher des troubles digestifs plus ou moins grave (constipation ou diarrhée, mais aussi des maladies plus invalidante, telles que maladie de Crohn, rectocolite hémorragique et maladie cœliaque. Elle peut générer des symptômes similaires à l'allergie (nausée, diarrhée, crampes d’estomac), mais elle n’implique en aucun cas le système immunitaire de la même manière.