Gastro-entérite du nourrisson : le vaccin anti-rotavirus désormais recommandé

Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) vient de publier de nouvelles recommandations préconisant de vacciner tous les nourrissons de moins de six mois contre les gastro-entérites à rotavirus, responsables de la plupart des diarrhées sévères des très jeunes enfants.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Gastro-entérite du nourrisson : le vaccin anti-rotavirus désormais recommandé

Nota bene : la recommandation de vacciner les nourrissons de moins de 6 mois contre le rotavirus a été suspendue par le Haut conseil de la santé publique, en raison du risque d'invagination intestinale aigue. Pour en savoir plus, consultez ce lien.

Revenant sur des avis négatifs donnés en 2006 et 2010, l'organisme indépendant a décidé de recommander la vaccination contre les rotavirus chez les nourrissons de moins de six mois.

Mais le HCSP avertit également que le coût élevé des vaccins risque de freiner la mise en oeuvre de la recommandation qui ne pourra avoir lieu "que si les prix des vaccins conduisent à des ratios coût/efficacité acceptables".

Les gastroentérites à rotavirus sont responsables d'environ 14.000 hospitalisations annuelles d'enfants âgés de moins de 3 ans en France et d'un nombre de décès estimé entre 7 et 17 par an, précise le HSCP.

Elles entraînent également des infections nosocomiales fréquentes chez les nourrissons hospitalisés notamment pour des infections respiratoires.

Des vaccins coûteux

Deux vaccins existent actuellement: le RotaTeq de Merck, commercialisé en France par Sanofi Pasteur MSD et le Rotarix de GlaxoSmithKline (GSK).

Non remboursés par la Sécurité sociale, ces vaccins ont un prix élevé, qui fluctue selon les pharmacies et peut atteindre jusqu'à 90 euros pour une dose.

Dans son avis, le HCSP précise qu'il "a pris en considération l'impact bénéfique" de cette vaccination qui a permis de réduire le taux d'hospitalisation de 80% dans les pays industrialisés qui la recommandent déjà.

Il recommande de vacciner les nourrissons soit par un vaccin monovalent à deux doses (inoculées au 2e et au 3e mois de la vie), soit par un vaccin pentavalent à trois doses (à 2, 3 et 4 mois).

Les risques d'effets secondaires réévalués à la baisse

Pour motiver son avis défavorable en 2010, le HSCP avait notamment mentionné la découverte fortuite de circovirus porcins dans l'un des deux vaccins disponibles et l'existence d'une possible augmentation des risques d'invagination intestinale aiguë.

Une invagination intestinale aiguë est une urgence chirurgicale qui correspond à la pénétration d'une partie de l'intestin dans une autre, ce qui conduit à une occlusion intestinale.

Mais le HCSP souligne que le risque d'invagination est désormais évalué de manière "précise" et qu'il est "faible", de l'ordre de 1 à 6 cas pour 100.000 enfants vaccinés, et survient généralement dans les 7 jours suivant l'administration de la première dose.

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