Une campagne de prévention contre la pédophilie est lancée en France

0 806 23 10 63 c'est le nouveau numéro dédié pour aider à la prise en charge des personnes attirées sexuellement par les enfants. Une campagne d’affichage à destination des pédophiles a été lancée début février à l’échelle nationale.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Une campagne de prévention contre la pédophilie est lancée en France
Crédits Photo : © S.T.O.P. / FFCRIAVS

"Vous ne voyez qu’elle / que lui ?" C’est la question que posent les affiches de la campagne du S.T.O.P., le Service Téléphonique d’Orientation et de Prévention joignable au 0 806 23 10 63. Cette campagne menée par la Fédération Française des Centres Ressources pour les Intervenants auprès des Auteurs de Violences Sexuelles (FFCRIAVS) et soutenue par le secrétariat d’État chargé de l’enfance et des familles, a été lancée le 29 janvier dans toute la France.

Son objectif : interpeller les pédophiles en mettant en scène des "situations quotidiennes qui (leur) parlent" et les inciter à se faire aider avant de commettre un acte pédocriminel, explique la FFCRIAVS. C’est pourquoi chaque affiche précise : "Vous êtes attiré·e sexuellement par les enfants ? N’allez pas plus loin. Un·e professionnel·le de santé peut vous aider".

Différencier pédophile et pédocriminel

Car il faut différencier pédophilie et pédocriminalité. Si la pédophilie désigne "les personnes attirées sexuellement par les enfants de façon durable", la pédocriminalité "fait référence aux violences sexuelles commises sur les mineurs" précise la FFCRIAVS dans un communiqué du 25 janvier 2021.

La pédophilie n’est "ni nécessaire ni suffisante" pour expliquer la pédocriminalité, mais constitue "un facteur de risque de passage à l’acte" précise encore la fédération. C'est justement pour éviter ce passage à l'acte que ce numéro d'écoute a été créé.

A lire aussi : Agressions sexuelles : quelles conséquences psychologiques sur les enfants ?

Le succès de l’exemple allemand

L’idée d’un tel numéro d’écoute confidentiel s’inspire de dispositifs qui ont déjà fait leurs preuves en Europe, comme en Allemagne où ce type de numéro d’écoute, baptisé Dunkelfeld (zone d’ombre en allemand) existe depuis 2005 et a largement été relayé par des affiches et des spots télévisés.

Cet exemple allemand montre que "les personnes concernées par le dispositif sont en demande de soins mais que ces soins leur sont le plus souvent inaccessibles" précise la FFCRIAVS dans son communiqué.

Et ces personnes sont nombreuses : sur l’année 2018 uniquement, le Dunkelfeld a recensé 10.500 contacts téléphoniques, 3.700 évaluations et 1.780 offres de thérapie.

Déjà plus de 1.000 appels en France

En France, déjà 1.060 appels ont été enregistrés de la phase d’expérimentation lancée en novembre 2019 dans cinq régions. 336 appelants, tous confidentiels, ont été entendus, dont 25% demeurent anonymes.

Le S.T.O.P, désormais national, renvoie un message d’accueil, vers un interlocuteur situé dans le département de résidence renseigné par l’appelant. L’évaluation téléphonique est ensuite réalisée par un ou une "psychologue, psychiatre ou infirmier·ère". Un·e spécialiste qui sera en mesure de l'orienter, in fine, "vers une prise en charge adaptée".