Grève nationale des étudiants en chirurgie dentaire

Des négociations sont en cours entre l'Assurance maladie et les syndicats de dentistes sur la tarification des soins dentaires. L'Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD) juge les propositions de ces négociations insuffisantes et appelle à la grève du 20 au 27 janvier 2017.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

En ce moment se joue la dernière ligne droite pour la négociation tarifaire entre les syndicats de dentistes et l'Assurance maladie. Faute d'accord le 1er février 2017, le gouvernement reprendra la main. L'Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD) se dit insatisfaite des mesures proposées et réclame plus de moyens en appelant à une grève pendant une semaine du 20 au 27 janvier.

Après quatre mois de négociations, le rendez-vous, le 19 et 20 janvier, entre les trois syndicats représentatifs (FSDL, CNSD et Union dentaire) et l'Assurance maladie en vue de l'adoption d'un avenant à la convention s'annonce crucial. Lors de leur dernière entrevue le 6 janvier 2017, les deux premiers syndicats, la FSDL et la CNSD, qui peuvent valider le texte à eux seuls, avaient suspendu leur participation en demandant à l'Assurance maladie de revoir sérieusement sa copie.

La feuille de route, fixée par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, prévoit d'améliorer l'accès financier aux soins dentaires, qui concentrent près de la moitié des renoncements aux soins, en plafonnant les actes pour les prothèses. En contrepartie, le texte s'engage à revaloriser les soins conservateurs (carie, détartrage) et de prévention qui, en 2015, représentaient 26% des honoraires des dentistes mais 57% de leurs actes.

L'Assurance maladie n'est pas à la hauteur des attentes des syndicats

Mercredi 18 janvier, l'Assurance maladie a porté l'enveloppe consacrée aux revalorisations de 743 millions à 806 millions d'euros sur quatre ans (Assurance maladie + complémentaire santé et Fonds CMU-C pour le financement de la couverture maladie universelle). Les syndicats avaient évalué le montant nécessaire à 2,5 milliards d'euros.

Avec le plafonnement des prothèses, le gain net pour les dentistes s'élève désormais à 341 millions d'euros, selon les calculs de l'Assurance maladie. Une plus-value de 69 millions par rapport aux dernières propositions.

Mais le président de l’UNECD, Jérémy Glomet estime que l’Assurance maladie "ne prend pas ses responsabilités". "Nous dénonçons cette annonce complètement démagogique qui fait miroiter un meilleur accès aux soins, ce qui est complètement faux car les bases des remboursements n'évoluent pas", indique Jérémy Glomet. "Ce n'est pas à la profession ni aux patients de payer les pots cassés", poursuit-il. "C'est la même base de remboursement depuis 1988 !" Il explique que les nouvelles méthodes de soins que les étudiants apprennent durant leur formation ne sont pas applicables car ces soins ne peuvent pas être remboursés par la Sécurité sociale. Il donne comme exemple le coût d'une prothèse qui est remboursée 107,50 euros par l'Assurance maladie alors qu'elle coûte en réalité entre 570 et 600 euros.  

Selon le syndicat étudiant, la grève a été massivement suivie par les facultés de chirurgie dentaire. Les chiffres avancés par l'UNECD se situent entre 95 et 100% de participation au niveau national.