"Notre hôpital c'est vous" : un référendum d'initiative partagée pour réformer l'hôpital public

Réformer en profondeur l’hôpital public pour offrir des soins de qualité à tous les Français : c’est l’objectif de l’association "Notre Hôpital c’est vous", qui veut soumettre une proposition de loi à un référendum d’initiative partagée.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

L'association Notre Hôpital c’est vous, souhaite faire adopter une proposition de loi visant à transformer l'hôpital public. Au programme de cette réforme, plus de lits et plus de soignants : “On demande que soit déterminé le nombre de soignants nécessaires pour assurer des soins de qualité en toute sécurité” explique le Dr Matthieu Lafaurie, infectiologue à l’hôpital Saint Louis et porte-parole de l’association. 

“En réanimation par exemple, on a deux infirmières pour cinq patients. On demande que ce nombre de soignants minimum soit déterminé pour l’ensemble les services, selon le type de spécialité et le type de personne hospitalisé”. 
 

En finir avec l’organisation verticale

Autre point clé de la proposition portée par l’association : permettre à chacun de trouver sa place dans la gestion de l’hôpital. Aujourd’hui, “les infirmiers, les aides-soignants, les autres personnes qui concourent aux soins et les usagers n’ont pas leur place”, dans la gouvernance regrette le Dr Lafaurie. 

Pour Jane Lugan, mère d’un enfant atteint de mucoviscidose et habituée des hôpitaux, il est urgent d’impliquer les usagers, qui peuvent “faire remonter des alertes, pas seulement personnelles. Ça peut aussi concerner les conditions de travail des personnels soignants : la qualité du soin en dépend.” 

Plus de moyens humains pour de meilleurs soins 

Cette mère de famille, qui a aussi eu l’expérience des services d’urgence “où on voit toute la misère du monde s’abattre, des drames humains se multiplier et le service être débordé” sait les efforts fournis par le personnel soignant. 

“On sent bien qu’ils font tout pour être au mieux auprès de chacun. Mais il y a un épuisement, ils n’ont pas le temps”. Un manque de disponibilité qui complique les échanges et la compréhension du côté des patients :“C’est dur évidemment quand on est accompagnant d’une personne en souffrance” ajoute Jane. 

Un premier pas vers la réforme

La première étape pour enclencher le référendum d'initiative partagée voulu par l'association, c’est de recueillir le soutien de 20% des parlementaires.

Un chiffre qui devrait bientôt être atteint comme l’explique Matthieu Lafaurie : “On a un réel engouement des parlementaires”, assure-t-il. “On a déjà le soutien de 179 parlementaires. On était à 177 ce matin, donc vous voyez que c’est très dynamique”. 

Une fois les signatures rassemblées, le texte sera présenté au Conseil constitutionnel, qui devra le valider. Il demandera ensuite au gouvernement de lancer une consultation citoyenne, qui durera 9 mois.

Mais pour aboutir, ce référendum devra obtenir le soutien d’au moins 10% des Français inscrits sur les listes électorales, soit 4,7 millions de personnes.