Essais du coeur artificiel Carmat® : décès du quatrième volontaire

Le quatrième patient implanté avec le cœur artificiel autonome de la société Carmat® est décédé "de complications médicales", liées "à son état critique pré- et post-opératoire", a annoncé l'entreprise dans la nuit du 20 au 21 janvier 2016. Elle précise que la prothèse n'est pas impliquée dans ce décès. Le patient avait été opéré le 22 décembre 2015.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Entretien avec le Pr Emmanuel Hirsch, professeur d'éthique médicale
Entretien avec le Pr Emmanuel Hirsch, professeur d'éthique médicale

"Nous avons réalisé une implantation sur un patient en phase terminale de son insuffisance cardiaque. L'implantation s'est déroulée tout à fait convenablement et la prothèse a donné toute satisfaction tout au long de son fonctionnement. Le patient est décédé de complications médicales non liées à la prothèse", annonce le professeur Pascal Leprince, chef du service de l'Institut de cardiologie à l'hôpital La Pitié-Salpétrière (AP-HP), dans un communiqué de la société française.

Le patient, âgé de 58 ans, souffrant de défaillance bi-ventriculaire sévère, avait été opéré le 22 décembre 2015. La date de sa mort n'est pas précisée.

Il s'agissait de la quatrième implantation dans le cadre de l'essai de faisabilité. L’entreprise précise qu’"au terme de cet essai, le système Carmat® cumule une expérience clinique de 21 mois de fonctionnement. [Nous préparons] l’essai clinique pivot" - c'est-à-dire, dans ce contexte, une expérimentation sur des patients qui ne sont pas en phase terminale. "La contribution apportée par ce patient à la résolution de l’insuffisance cardiaque terminale est porteuse d’expérience pour les équipes médicales et techniques."

De quoi sont décédés les trois volontaires précédents ?

Le premier patient greffé en décembre 2013 avec le cœur bioprothétique de Carmat® était décédé 74 jours après l'opération menée à Paris, à l'âge de 76 ans. Le deuxième, âgé de 69 ans, était mort en mai dernier, neuf mois après avoir été greffé à Nantes et quatre mois après être rentré chez lui.

Ces deux décès avaient été causés par une "micro-fuite de la zone sang vers le liquide d'actionnement de la prothèse", ayant engendré une "perturbation de l'électronique de pilotage des moteurs" du cœur artificiel, selon les analyses de Carmat®.

Le troisième patient est subitement mort d'un arrêt respiratoire le 18 décembre 2015. Mais selon la société, la prothèse ne serait pas impliquée dans sa mort, le décès découlant d'une insuffisance rénale chronique. Cet homme de 74 ans était rentré à son domicile fin août, après avoir été greffé du cœur artificiel le 8 avril à Strasbourg.