Budget de la sécu : léger recul du déficit en 2015

La Sécurité sociale va mieux : elle devrait finir l'année avec un déficit en léger recul, malgré les difficultés de l'Assurance-maladie. Le gouvernement, dont le projet de budget est présenté aujourd'hui, est attendu au tournant.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Budget de la sécu : léger recul du déficit en 2015

La Sécurité sociale devrait finir l'année 2015 avec un déficit en léger recul, estimé 12,8 milliards d'euros. Un chiffre en amélioration de 400 millions par rapport à 2014, selon le rapport de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) qui sera présenté ce jeudi 24 septembre aux ministres de la Santé, Marisol Touraine, et du Budget, Christian Eckert.

Les nouvelles prévisions sont meilleures que ce que la commission avait envisagé avant l'été, même si elle note des "évolutions contrastées" selon les branches.

Dans le détail, le déficit du régime général (maladie, vieillesse, famille, accidents du travail) se maintiendrait sous la barre des 10 milliards, à 9 milliards d'euros. Mais avec le Fonds de solidarité vieillesse (FSV), le déficit global atteindrait 12,8 milliards (contre 13,2 en 2014).

L'Assurance-maladie reste la mauvaise élève de la Sécu

Le déficit de la branche famille se résorberait quant à lui de plus de 1 milliard d'euros par rapport à 2014, (passant de -2,7 à -1,6 milliard), notamment grâce à la réforme des allocations familiales, placées désormais sous condition de ressources.

Le régime de la branche retraite va également beaucoup mieux : elle devrait même devenir excédentaire en 2016, après plus d'une décennie de déficits. Selon la commission, ces résultats sont en grande partie imputables au relèvement de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, adopté en 2010.

Par contre, la branche maladie, la plus déficitaire, s'enfonce un peu plus dans le rouge en 2015. Sa situation devrait se dégrader de 900 millions d'euros par rapport à 2014, en passant de -6,5 milliards d'euros à -7,4 milliards, selon les dernières prévisions de la Commission.

Bien que les dépenses de santé n'aient augmenté que de 2%, conformément aux limites imposées par le gouvernement, la faible croissance, l'inflation nulle et le taux de chômage élevé ont entraîné une baisse des cotisations.

Celles-ci n'ont donc pas pu compenser la hausse naturelle des dépenses, liée notamment au vieillissement de la population, et à l'extension des maladies chroniques.

Le gouvernement a d'ores et déjà resserré la vis pour l'année prochaine, limitant la progression des dépenses à 1,75%, un taux historiquement bas, qui implique "un effort d'économies évalué à 3,4 milliards d'euros", rappelle la commission.

Pas d'équilibre attendu avant 2020...

A l'issue de la réunion de la Commission jeudi 24 septembre, le gouvernement dévoilera le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2016. La ministre de la Santé,  Marisol Touraine, a déjà indiqué qu'elle se refuserait à piocher dans la poche des assurés via les franchises et les déremboursements.

Interrogée ce matin sur Europe 1, la ministre a déclaré qu'elle visait un déficit de la Sécurité sociale "sous les 10 milliards d'euros" en 2016, soit une amélioration de 3 milliards par rapport à 2015.

Les principales propositions sont déjà connues : développement de l'ambulatoire (moins d'hospitalisations, plus de soins en ville) et des génériques, maîtrise de la masse salariale à l'hôpital..... Mais le gouvernement va devoir trancher dans un climat tendu à l'hôpital comme en ville, les médecins libéraux réclamant des revalorisations tarifaires.

L'Assurance-maladie, qui a proposé en juillet un plan annuel pour grappiller quelques 715 millions d'euros, préconise notamment de renforcer le virage ambulatoire et de mieux réguler les transports sanitaires.

Quoi qu'il en soit, inutile d'"espérer" un retour à l'équilibre avant 2020 ou 2021, a prévenu la Commission. Selon elle, sans mesures nouvelles, le déficit de la sécurité sociale pourrait même atteindre 1,5 milliard d'euros en 2016. L'exercice promet donc d'être périlleux pour le gouvernement.

Avec AFP