Publicités illicites, arômes attractifs... un rapport épingle le vapotage

La puff et les cigarettes électroniques font l'objet d'une forte promotion, le plus souvent illicite, s'inquiète une association anti-tabac qui réclame l'interdiction des arômes destinés à séduire les plus jeunes.

La rédaction d'Allo Docteurs avec AFP
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Cigarette électronique : encore trop de publicité
Cigarette électronique : encore trop de publicité  —  Le Mag de la Santé - France 5

Nouvelle alerte sur les cigarettes électroniques, notamment la "puff" jetable. Le Comité National contre le Tabagisme (CNCT) estime que la publicité autour de ces produits et leur packaging ciblent trop les jeunes. Dans un rapport publié ce matin, l’association s'inquiète du développement fulgurant des nouveaux produits du tabac et de la nicotine.

Et notamment des produits qui relèvent du vapotage. Le CNCT pointe principalement deux problèmes dans ce nouveau rapport : celui des publicités illicites et celui des arômes utilisés pour séduire les jeunes consommateurs.

Des pubs pour la vape chez 84,5% des buralistes

Depuis janvier 2016, la publicité en faveur du tabac est interdite chez les buralistes tandis que celle pour les produits du vapotage, très réglementée, se limite à l'apposition d'une affichette dans le bureau de tabac, non visible de l'extérieur.    

En France, l'interdiction de la "publicité en faveur du tabac sur le lieu de vente" est "globalement respectée", considère le CNCT au terme de cette étude basée sur des visites mystères*. 

Mais ce n'est pas le cas pour les nouveaux produits du tabac et de la nicotine, selon l'association : le tabac à chauffer du cigarettier Philip Morris, Iqos, lui, est "massivement promu" : près d'un débit de tabac visité sur deux (47%) était "en infraction". Et "84,5% des buralistes faisant de la publicité" pour la cigarette électronique "sont en illégalité", selon le CNCT, tout comme 72% des boutiques de vapotage inspectées.       

Pour le CNCT, ces niveaux d'infraction "traduisent une stratégie systématique et délibérée de contournement des réglementations en vigueur encouragée par l'absence de contrôles". Une situation d'autant plus inquiétante qu'avec "la diversification des buralistes, un nombre croissant de non-fumeurs, notamment des jeunes, se rendent dans ces magasins et sont exposés à des publicités qui les ciblent spécifiquement", poursuit l'association.           

À lire aussi : Interdiction totale, taxe dissuasive, exclusivité pour les buralistes… quel sort pour la puff ?

Faut-il interdire les arômes ?

Mais ce n'est pas tout. Le CNCT demande "l'interdiction immédiate des arômes autre que celui du tabac pour l'ensemble des produits contenant de la nicotine" et un meilleur encadrement de la vente de nouveaux produits comme les sachets de nicotine, "qui ne sont ni déclarés à l'Anses, ni conformes à la législation".     

En effet, pour le professeur Yves Martinet, président du CNCT, "loin d'aider les fumeurs dans leur sevrage tabagique, la démultiplication des arômes dans les nouveaux produits vise uniquement à l'hameçonnage de jeunes consommateurs".

Dernier problème, pour le CNCT : les influenceurs qui promeuvent "de manière extrêmement attractiveles cigarettes électroniques jetables (la "puff") sur les réseaux sociaux. Ces cigarettes vantées pour leurs arômes variés et leur faible prix tendent à "occulter (leur) caractère addictif" et à "banaliser et normaliser" la consommation de nicotine, selon l'association.

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* Visites réalisées par un institut indépendant auprès d'un échantillon national représentatif des débits de tabac et magasins de vapotage, du 21 juin au 29 juillet 2021.