Pollution de l'air : 7900 décès pourraient être évités en Ile-de-France

Une étude révèle que la pollution de l’air est responsable de près de un décès sur dix en Ile-de-France. Au niveau national, la mauvaise qualité de l'air cause 40 000 morts prématurées chaque année.

Dr Anne Sikorav
Dr Anne Sikorav
Rédigé le , mis à jour le
Image d'illustration
Image d'illustration  —  Crédits Photo : ©Sadnos / Pixabay

L'étude est publiée ce jeudi 10 février 2022 par l'Observatoire régional de la santé (ORS) d’Ile-de-France, en partenariat avec Airparif. Au total, l'étude établit un bilan de 7 920 décès prématurés liés à la pollution de l’air chaque année. Soit un décès sur dix dans la région. 

Cette étude porte sur l'exposition prolongée aux particules fines et au dioxyde d'azote. Pour la première fois, le nombre annuel de décès attribuables à l’ozone est également évalué en Île-de-France. Il est de l’ordre de 1 700 décès.

Particules fines et dioxyde d'azote

Selon l'ORS, 6 220 décès prématurés seraient causés par une exposition prolongée aux particules fines "PM2,5" (liées au trafic routier et au chauffage urbain) et 3 680 par l'exposition au dioxyde d'azote (NO2), (produit principalement par les véhicules et les centrales thermiques ou le chauffage). 

L’exposition à la pollution de l’air favorise le développement de pathologies chroniques graves, en particulier des pathologies cardiovasculaires, respiratoires et des cancers, rappelle Airparif, l'observatoire de la qualité de l'air en Île-de-France. En conséquence, l'association note une augmentation de la mortalité, une baisse de l’espérance de vie et un recours accru aux soins sur le territoire francilien.

A lire aussi Pollution de l’air, ce mal qui tue 300 000 européens par an

Un air plus respirable au fil des années

Entre 2010 et 2019, une "forte baisse de la mortalité annuelle attribuable à la pollution atmosphérique" est constatée, note l’ORS d’Ile-de-France. "L’amélioration continue de la qualité de l’air en Île-de-France a permis de sauver de nombreuses vies" .

"Tous les territoires ont bénéficié de cette amélioration avec des bénéfices particulièrement marqués à Paris où le gain brut d’espérance de vie s’élève à près de dix mois" - ORS Ile-de-France    

En particulier, le nombre annuel de décès attribuables à l’exposition prolongée aux particules fines "est passé de 10 350 à 6 220, et a donc baissé de 40 %" : ce qui correspond à un "gain moyen d’espérance de vie de près de huit mois par habitant en Île-de-France" , détaille le rapport. 

Pour l'exposition prolongée au dioxyde d'azote, le nombre de décès annuel "est passé de 4 520 à 3 680 soit une baisse de près de 19%", avec "un gain brut moyen de deux mois d’espérance de vie", ajoute l’ORS. 

Pollution dans le métro : la RATP attaquée en justice  —  Magazine de la Santé - France 5