Allergie au blé ou intolérance au gluten ?

Selon Le Figaro, Manuel Valls aurait fait adapter les menus des cuisines de Matignon car il serait "allergique au gluten"... Mais il est plus vraisemblable que le Premier ministre souffre d'intolérance au gluten, pathologie qui n'a absolument rien à voir avec une véritable allergie au blé.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Allergie au blé ou intolérance au gluten ? (cc-by-sa David Monniaux)
Allergie au blé ou intolérance au gluten ? (cc-by-sa David Monniaux)

Il existe bien des allergies au blé (qui sont le plus souvent des allergies alimentaires), mais celles-ci n'ont rien de comparable avec l'intolérance au gluten (ou maladie cœliaque).

"L'allergie au blé est une allergie très rare, qui touche essentiellement les petits enfants", nous explique le docteur Trebuchon, médecin spécialiste en allergologie. "Elle se traduit généralement seulement par de l'urticaire. Elle disparaît presque toujours avec l'âge."

Le blé contient au moins 27 composants allergéniques - dont la gliadine et la gluténine qui composent le gluten.

"Une allergie met en jeu le système immunitaire", détaille l'allergologue. "Comme dans toute allergie, il y a fabrication d'anticorps IgE (Immunoglobuline E), et les réactions de l'organisme peuvent être assez violents (urticaire, vomissements…)." Ces symptômes apparaissent généralement très rapidement après l'exposition à l'allergène.

Dans l'intolérance au gluten, les mécanismes sont totalement différents.

Les personnes "sensibles au gluten" ont des difficultés à dégrader le gluten. Les composés de cette dégradation incomplète vont déclencher, au niveau de leur intestin, une réaction inflammatoire. Des anticorps (IgA, IgG) sont produits, qui ont pour effet de désorganiser progressivement la structure et le fonctionnement de certaines cellules intestinales. Parmi elles, les villosités intestinales, responsable de l'absorption des nutriments. De fait, les personnes dont les villosités se sont atrophiées peuvent développer des carences en protéines, vitamines ou minéraux.

"Il n'y a pas de risque de réactions immunitaires violentes dans la maladie cœliaque", insiste le docteur Trébuchon. "La difficulté à assimiler l'aliment se traduit généralement par des ballonnements, des douleurs abdominales, diarrhées, des pertes de poids."

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