Suicide de Florian, interne à Reims : ses parents témoignent

Florian Rodaro s’est suicidé le 28 février 2020. Les parents de ce jeune interne mettent en cause ses conditions de travail à l'hôpital et le harcèlement dont il était la victime.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

Un an après la mort de leur fils, les parents de Florian Rodaro veulent continuer le combat contre les conditions de travail des internes. En stage à Troyes, l’interne de 28 ans avait consigné par écrit le harcèlement de son chef de service : “Tu n’as pas d’humilité, tu n’es pas fait pour ce métier, tu t’es trompé de profession, tu es la honte de la médecine”.  

Après six mois de mauvais traitement, il change d’hôpital et s’épuise au travail : “J’ai compté le temps passé par Florian à l’hôpital, je suis allée jusqu’à 88 heures hebdomadaires”, témoigne sa mère. Florian a mis fin à ces jours le 28 février 2020. 

Dépôt d'une proposition de loi

“Le cas typique” pour son avocat, Me Emmanuel Ludot, qui a déposé un projet de loi avec le député (DLF) de l’Essonne, Nicolas Dupont-Aignan. Objectif : établir des cellules d’alerte dans chaque centre hospitalier pour prendre en charge les étudiants en souffrance et créer un délit spécifique pour les actes humiliants quand ils sont commis par le personnel hospitalier encadrant. 

Pour l’intersyndicale nationale des internes (ISNI), il faut des réformes structurelles pour séparer les fonctions au sein des études : “Le problème c’est d’avoir des personnes qui ont tout pouvoir sur le cursus des jeunes médecins, et là quand la personne qui a ce pouvoir vous fait du mal, vous ne pouvez rien faire”, explique son président, Gaétan Casanova.