Coronavirus : le gouvernement limite la vente des substituts nicotiniques
Suite à l’annonce d’un potentiel effet protecteur de la nicotine contre le Covid-19, et pour éviter une ruée, la vente en pharmacie des substituts nicotiniques est limitée à la quantité nécessaire pour un mois de traitement.
Patchs, gommes à mâcher et pastilles : la vente en pharmacie des substituts nicotiniques a été limitée par le gouvernement ce vendredi 24 avril. La vente par internet a quant à elle été suspendue. L’objectif : éviter une ruée sur ces produits après l'annonce d'un éventuel effet protecteur de la nicotine contre le Covid-19.
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Prévenir les risques de mésusage
Par cette décision, le gouvernement souhaite tout d’abord "prévenir les risques sanitaires liés à une consommation excessive ou un mésusage liés à la médiatisation d'une éventuelle action protectrice de la nicotine contre le Covid-19", selon un arrêté paru au Journal officiel.
Cette décision vise "d'autre part (à) garantir l'approvisionnement continu et adapté des personnes nécessitant un accompagnement médicamenteux dans le cadre d'un sevrage tabagique".
Un mois de traitement maximum
"Jusqu'au 11 mai 2020, la dispensation par les pharmacies d'officine de spécialités contenant de la nicotine et utilisées dans le traitement de la dépendance tabagique est limitée au nombre de boîtes nécessaires pour un traitement d'une durée d’un mois", stipule l'arrêté.
"Le nombre de boîtes dispensées est inscrit au dossier pharmaceutique, que le patient ait ou non présenté une ordonnance médicale", précise le texte. En outre, "la vente par internet" de ces produits "est suspendue".
70.000 morts du tabac chaque année
"J'invite les Français à ne pas aller s'équiper" en patchs, a souligné le ministre de la Santé, Olivier Véran, ce jour sur France Inter, en rappelant qu'il "y a 70.000 morts du tabac chaque année en France". Le risque ici est de développer une dépendance à la nicotine à cause d’un usage non contrôlé des substituts nicotiniques.
Le ministre a par ailleurs jugé que la nicotine était "une piste intéressante": "Il y a des analogues de la nicotine qui peuvent être développés en laboratoire et qui permettraient d'éviter les effets addictifs" de cette substance.
Des chercheurs français ont en effet émis l'hypothèse mercredi 22 avril que la nicotine pourrait avoir un effet protecteur contre l'infection par le nouveau coronavirus. Pour la vérifier, des essais préventifs et thérapeutiques vont être entrepris avec des patchs à la nicotine à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière à Paris.