Sauvé par la course à pied

Ancien alcoolique, Jean-François Lajeunesse raconte comment il a réussi à se sortir de son addiction grâce à la course à pied. Théo Curin l'a rencontré.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Au bord de l’Eraudière, Jean-François Lajeunesse court environ 15 km tous les jours. La soixantaine passée, il a réalisé de belles performances.

Mais la vie de cet homme ressemble un peu aux montagnes russes. Jean-François Lajeunesse avait une femme, des enfants, une maison, un travail mais, très vite, il va prendre une mauvaise habitude : celle de boire tous les jours quelques verres au bistrot.

L'enfer de l'alcool

Très vite, Jean-François bascule dans l'alcoolisme. Sa dépendance affecte sa vie de famille. Jean-François se cache pour boire : environ 6 litres de vin par jour accompagnés de 40 cigarettes quotidiennes.

La vie de Jean-François bascule. Il finit par divorcer retrouve quelqu'un mais l'alcool détruit de nouveau son couple.

Le déclic de Jean-François 

Tout va changer quand son fils lui rend visite un jour. L'électrochoc, comme l'appelle Jean-François, intervient alors sans explication. Son fils vient dîner et évoque un footing qu'il a fait avec son oncle. Pour Jean-François cette phrase va changer beaucoup de choses.
"Quand il est parti, cette phrase m'a rendu malheureux, triste. J'avais couru quand j'étais jeune et là j'étais incapable de l'accompagner. Je ne sais pas pourquoi à ce moment là quand il est parti, je me suis assis sur la banquette et j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. 15 jours après j'avais arrêté de boire et de fumer, je m'étais remis à marcher tranquilement à trotiner et j'ai repris la course à pied".

 

Renaître grâce au sport

"Ça a été dur, parce que je faisais plus de 100 kg, j'avais un manque de sucre, car l'alcool c'est du sucre donc il y a des moments dans la nuit où je me réveillais et j'étais en nage. Là je ne courais pas, je marchais un peu plus vite, je trottinais 20 mètres, on aurait dit un asthmatique".

Mais sa motivation reprend le dessus.
"J'ai mis des mois et des mois à commencer à courir doucement 200/300 mètres. Pour vous donner une idée quand j'ai recommencé à recourir, le premier dix kilomètres que j'ai fait officiel, je l'ai fait un peu plus de 3 ans après et j'avais mis 58 minutes, 6-7 ans après, je l'ai fait en 39'59 ".

À son âge c'est vraiment très impressionnant. Le crédo de Jean-François est que rien n'est jamais trop tard.

Une leçon de vie pour aider les autres

Il passe beaucoup de temps à encourager les personnes dépendantes à l'alcool. Il donne aussi régulièrement des cours d'athlétisme à des jeunes.  

"Il y a au moins une vingtaine de personnes depuis 3 ans qui m'ont appelées et certains ont arrêté, il y en a même un qui a repris une licence en athlétisme. Si cela donne envie aux gens de le faire, c'est ça mon combat. Essayez !"

Jean-François va relever de nouveaux défis. A 65 ans, il va tenter de réaliser sa meilleure performance sur un semi-marathon en septembre prochain. Son histoire prouve que le sport est accessible à tous. Pour en savoir plus sur Jean-François, vous pouvez vous procurer son livre. 
 

  • Des foulées pour renaître
    Jean-François Lajeunesse
    Ed. Coiffard Editions, mars 2018