Lichen, herpès... Une gynécologue répond à toutes les questions sur la santé de la vulve
Souvent tabous, les troubles de la vulve sont encore trop méconnus et mal diagnostiqués. La Dre Odile Bagot, gynécologue-obstétricienne, se penche sur trois d'entre eux.

Démangeaisons, douleurs, modifications de l'anatomie de la vulve... Le lichen scléreux vulvaire est une affection chronique qui touche près d'une femme sur trente. Une pathologie plutôt fréquente, mais dont les causes restent encore mal connues : il y aurait une part d’inflammation chronique, peut être en lien avec un dysfonctionnement du système immunitaire et une légère composante héréditaire.
Quels sont les symptômes du lichen scléreux vulvaire ?
Le lichen scléreux vulvaire provoque une modification progressive de l’aspect de la peau et des muqueuses de la vulve. La zone concernée perd de sa souplesse, devient blanche, lisse, presque vernie. Le clitoris est en quelque sorte emprisonné dans son gland, les petites lèvres s’atrophient et finissent par disparaitre complètement s'il n'y a pas de traitement adéquat. Dans les stades avancés de lichen scléreux vulvaire, l'orifice vaginal est alors complètement fermé.
Ces symptômes sont donc assez clairs mais il y a pourtant encore beaucoup de femmes qui ne sont pas diagnostiquées... Pourquoi passe-t-on si souvent à côté de cette pathologie ? Cela s’explique notamment par le fait que le lichen scléreux vulvaire peut être confondu, selon l’âge, avec d’autres pathologies. Chez les jeunes filles, elle est rarement envisagée.
Avant la ménopause, elle est souvent prise pour une mycose récurrente, et après la ménopause, les symptômes sont parfois attribués à la chute hormonale. Pourtant, toute femme souffrant d’inconfort vulvaire chronique (démangeaisons, brûlures, fissures ou douleurs pendant les rapports) devrait bénéficier d’un examen attentif de la vulve pour exclure cette pathologie.
Quels sont les traitements du lichen scléreux vulvaire ?
Le lichen scléreux vulvaire ne se guérit pas, mais son évolution peut être freinée. Le traitement repose sur une corticothérapie avec l’application à vie de crèmes à base de corticoïdes. Différents schémas de traitement existent : en général, on commence par une cure d’attaque où l’on applique la crème tous les jours. Puis le traitement s'allège, avec une application par semaine.
Dans certains cas, le laser ou les injections d’acide hyaluronique peuvent être proposés, mais le traitement par corticothérapie au long cours reste le seul traitement validé par les professionnels de santé. Dernier conseil : une surveillance annuelle chez un gynécologue ou dermatologue est fortement recommandée, car le risque, même faible, de cancer de la vulve existe si le lichen est négligé.
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Est-ce que l'épilation intégrale du maillot comporte des risques ?
L'épilation du maillot intégrale n'est pas sans risque : la peau des grandes lèvres étant très fragile, elle est sujette aux brûlures (à la cire) et aux micro-lésions pouvant s’infecter. L’épilation intégrale expose également la vulve. Certaines publications médicales suspectent même une augmentation des infections sexuellement transmissibles. Il existe toutefois un biais possible entre épilation intégrale et mode de vie sexuelle.
Concernant l’épilation définitive par laser, elle peut détruire les glandes sébacées, ce qui affine la peau et la rend aussi fragile et fine que du papier, pouvant aller jusqu'à entraîner des fissures vulvaires.
Herpès labial et génital : quelles précautions dois-je prendre ?
Si vous souffrez d'un herpès labial ou génital, le virus est alors présent à vie. Les seules précautions à prendre sont donc celles liées au mode de vie, pour limiter au maximum les poussées causées par une baisse d'immunité ou par le stress. En cas de poussée d’herpès labial, pensez à porter un masque, à ne pas vous toucher la bouche et à vous laver régulièrement les mains.
En cas de poussée d’herpès génital, il faut utiliser un préservatif quand les lésions sont visibles. Enfin, il est indiqué de suivre un traitement antiviral pour l'herpès génital : il accélère la guérison et diminue le risque de récidive et la durée des poussées.