LGBT : les "thérapies de conversion" désormais interdites et sanctionnées

La proposition de loi votée à l’Assemblée nationale punit de deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende, les auteurs de ces “thérapies”, visant à imposer l'hétérosexualité aux personnes LGBT.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
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Image d'illustration  —  Shutterstock

"Il n'y a rien à guérir". Le Parlement a adopté définitivement ce mardi 25 janvier une proposition de loi LREM ciblant les "thérapies de conversion", pratiques visant à imposer l'hétérosexualité aux personnes lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT).

"Nous envoyons un signal fort car formellement nous condamnons tous ceux qui envisagent un changement de sexe ou d'identité comme une maladie", a expliqué la députée LREM Laurence Vanceunebrock, à l'origine de ce texte porté par la majorité.  

Le Président Emmanuel Macron s’est félicité de cette adoption. "Ces pratiques indignes n'ont pas leur place en République. Parce qu’être soi n’est pas un crime, parce qu’il n’y a rien à guérir", a-t-il tweeté. 

"Un signal clair"

Quarante ans après la dépénalisation de l'homosexualité, la proposition de loi crée un nouveau délit dans le Code pénal punissant ces pratiques de deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende. Les peines pourront grimper à trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende en cas de circonstances aggravantes. 

Les "thérapies de conversion" étaient déjà punissables via un grand nombre d'infractions : harcèlement moral, violences ou exercice illégal de la médecine, etc. Mais pour Elisabeth Moreno, ministre déléguée à l'Egalité entre les femmes et les hommes, l'adoption de ce texte permettra d'envoyer "un signal clair" pour que les victimes de ces "pratiques barbares" aient le courage de "passer plus facilement la porte d'un commissariat". 

Homosexualité : une loi pour interdire les "thérapies de conversion"  —  Le Magazine de la Santé - France 5

Séquelles physiques et psychologiques

Ces "thérapies de conversion" peuvent prendre la forme de séances d'exorcisme, de stages ou encore d'électrochocs. Des sévices qui ont des retentissements psychologiques voire physiques durables chez les personnes, souvent jeunes, qui en sont victimes. 

Les parlementaires français emboîtent le pas d'un mouvement européen puisque des pays comme l'Allemagne, Malte ou des régions espagnoles ont d'ores et déjà légiféré sur le sujet, bientôt rejoints par la Belgique, les Pays-Bas ou la Grande-Bretagne.