Insuffisance cardiaque : des infirmiers au coeur du parcours de soins

Pour faire face au manque de cardiologues, les hôpitaux s’organisent pour trouver des solutions et continuer à assurer le suivi des malades insuffisants cardiaques. Reportage dans le service de cardiologie de l’hôpital Saint-Joseph à Paris.

Farah Kesri
Rédigé le , mis à jour le

Les compétences des infirmières ont été augmentées grâce à des formations. Ces infirmières de pratique avancée sont au cœur du nouveau parcours de soin.

Maylis de Cordoue est infirmière de pratique avancée au groupe hospitalier Saint-Joseph. Elle est spécialisée en cardiologie et suit Gaston Massimina depuis septembre dernier pour son insuffisance cardiaque.

Ce sont des essoufflements au moindre effort et une échographie qui ont révélé la maladie de Gaston.   

"Lorsqu'on vous apprend que vous êtes insuffisant cardiaque, vous êtes très très inquiet. L'insuffisance cardiaque ne se guérit jamais. On m’a rassuré, on ne va pas peut être pas guérir la maladie mais on va chercher à la stabiliser", explique Gaston Massimina.

Dépistage, prévention : un suivi personnalisé

C’est l’objectif de ce suivi personnalisé, s’assurer que la maladie ne s’aggrave pas. En tant qu’infirmière, Maylis a suivi une formation dédiée à l’insuffisance cardiaque, ce qui lui permet de réaliser elle-même l’examen clinique de Gaston.  

"Vous vous souvenez comment on fait pour voir s’il y a de l’œdème ? On appuie et s'il y a la trace du pouce, c’est qu’il y a de l’œdème. Là, c’est parfait. Tout est très bien pour moi", commente Maylis.  

"L'’intérêt d’une infirmière de pratique avancée, c’est de se positionner comme un interlocuteur privilégié pour le patient. Nous, on a la possibilité de revoir les patients tous les 15 jours. On a vraiment ce souhait de pouvoir répondre régulièrement et très rapidement", explique Maylis.

C'est aussi l’occasion aujourd'hui de voir sa cardiologue. Il doit passer une échographie tous les 2 mois.  Le cœur de Gaston a perdu 70 % de sa force de contraction, mais grâce à la mise en place du traitement et du suivi régulier, la cardiologue espère une amélioration.  

Les bénéfices de la réadaptation cardiaque

"Je sens une évolution depuis le mois de juin. Avant à peine avoir fait 10 mètres de marche, j’étais essoufflé mais là actuellement j’arrive à faire 500 m, je suis pas du tout essoufflé", confie Gaston.

C'est une amélioration physique due également à la reprise du sport. Comme ces autres malades insuffisants cardiaques, Gaston a suivi ces cours de karaté au sein même de l’hôpital. Cette réadaptation cardiaque fait partie du parcours. Gaston bénéficie aussi des conseils d’une diététicienne. 

Pendant ce temps, l’infirmière fait le point avec la cardiologue pour le traitement de Gaston. Chacune dans son rôle. "Si c’est des majorations de traitement, l’infirmière de pratique avancée peut le faire toute seule. En revanche, pour l’introduction d’un traitement, la suite de la prise en charge, le parcours en général et des questions très médicales, le médecin doit être présent", explique le Dr Anabelle Jagu.  

Améliorer le parcours de soins

C'est enfin le moment du bilan pour Gaston.  

"Ce que je vous propose, c’est de continuer la réadaptation cardiaque, nous on va augmenter les médicaments. On se revoit en consultation dans 15 jours", conclut Maylis. 

Depuis la mise en place de ce nouveau parcours de soins en juillet dernier, une soixantaine de patients ont pu être suivis plus régulièrement pour leur insuffisance cardiaque.