Handi Fly : le handicap s'envole !

Le simulateur de chute libre est un sport impressionnant qui fait de plus en plus d’adeptes et devient accessible au plus grand nombre. Le 20 mai s'est tenue la première compétition mondiale de chute libre indoor, réservée aux personnes en situation de handicap moteur.

Farah Kesri
Rédigé le , mis à jour le
Chute libre
Chute libre  —  Le Mag de la Santé - France 5

C'est comme un ballet dans les airs. Plus qu’un spectacle, c’est un sport avec des figures imposées. Aujourd'hui, les compétiteurs sont des personnes atteintes d’un handicap moteur. Cyril Moré est paraplégique depuis 30 ans. Cet ancien champion paralympique d’escrime s’est lancé ce nouveau défi.  

Pour Cyril ce saut dans la soufflerie est l’occasion de retrouver une forme de liberté de mouvement.

"C'est vrai qu’on a notre fauteuil en permanence avec nous et il nous aide bien. Moi, j'en suis très content, pour moi c'est une évidence mais là, on peut quand même faire des choses sans lui. On voit qu'on se débrouille. On est capable de faire des figures. Ce parcours s'est imposé, on pourrait appeler ça, une revanche sur l'autonomie", explique Cyril.

Indépendants et libres

Cette autonomie est également possible grâce à l'utilisation d’orthèses qui permettent de stabiliser le bas du corps.  

"Si le compétiteur n'a pas du tout la possibilité de faire fonctionner ses abdominaux, on a une orthèse qui va mobiliser le bassin le mettre en position de cambrer et donc lui permettre de ne pas avoir de jambes qui flottent trop et qui vont lui provoquer une instabilité. Pour des gens qui ont une partie des abdominaux qui fonctionne, on va avoir une orthèse beaucoup moins rigide qui permettra de pouvoir utiliser les chaînes musculaires et contrôler le vol", commente Jean-Michel Poulet, directeur technique FFD.

Un prochain défi aux jeux paralympiques

La stabilisation est indispensable, car une fois à l’intérieur du tube, le vent souffle entre 130 et 180 km/h. Les voltigeurs doivent réaliser le parcours le plus vite possible en appuyant sur les cibles. 

"Quand vous mettez la main en dehors de votre voiture à 130 km, vous voyez tout de suite les efforts nécessaires, imaginez cela chez une personne porteuse d'un handicap, avec ces vitesses de vent. Elle est obligée quand même de surveiller la sécurité au niveau des épaules, des cervicales", explique le Dr Michel Guiavarch.

Cyrille Chahboune est un ancien parachutiste des forces spéciales, il a été amputé des 2 jambes à la suite d'une explosion en mission. Il contrôle ses mouvements sans orthèse. 

Pour ces deux sportifs, la journée se termine en beauté, ils font partie du top 5. Cyrille Chahboune est même arrivé second.

Durant ces quelques minutes, le corps gravite en toute liberté et le handicap n'est plus un obstacle pour ces sportifs. Le prochain défi sera les jeux paralympiques.