Les maisons de naissance, une alternative aux maternités en plein essor

Les maisons de naissance sont ouvertes à titre expérimental en France depuis 2015. En octobre dernier, les députés ont voté la création de nouvelles structures d’ici fin 2022. Mais cette alternative aux maternités fait toujours débat.

Lucile Degoud
Rédigé le

Donner la vie dans une ambiance intime, loin de l’atmosphère médicalisée de l’hôpital. C’est le choix de Frédérique, qui a décidé d'accoucher dans une maison de naissance, à Paris. « Je voulais un accouchement naturel et qu’au lieu d’être dans une maternité où il y aurait peut-être beaucoup de protocoles médicaux, explique la jeune maman. Là j’étais accompagnée par des personnes qui adhèrent à mon projet, c'est un soulagement”.

Il existe huit maisons de naissance en France. Pas de médecin, pas d’anesthésie, pas de péridurale : entre ces murs, les accouchements 100% naturels sont assurés par des sages-femmes. “La disponibilité qu’on a pour les patientes est très différente de l’hôpital, explique Anne Morandeau, sage-femme. C'est un certain confort que de pouvoir être présente pour une seule personne, de bien l'observer, de pouvoir s’adapter à ses besoins et à ses envies à ce moment-là."

Une expérimentation prolongée, mais critiquée

Les maisons de naissance sont autorisées à titre expérimental depuis 2015, avec une première évaluation positive en 2019. Les députés ont voté pour la création de douze nouvelles structures d’ici fin 2022, malgré les inquiétudes de certains professionnels.

« On ne sait pas ce qu’il se passe dans ces maisons de naissance, s’alarme le Dr Bertrand de Rochambeau, gynécologue. On demande à ce qu’il y ait réellement une évaluation et on propose, nous les gynécologues obstétriciens, de faire partie de cette évaluation.”  

Aucune nouvelle évaluation n’est prévue pour le moment.