Sainte-Pazanne : les parents déçus par les conclusions de l'enquête

Les cancers pédiatriques ne sont pas plus fréquents à Sainte Pazanne que dans le département Loire-Atlantique, concluent les investigations de Santé publique France. L'agence ne recommande pas d’autres recherches.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Sainte-Pazanne : les parents déçus par les conclusions de l'enquête
Capture d'écran Google Maps

Pas de "situation singulière". C’est la conclusion des investigations que Santé publique France a conduit dans le secteur de Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique), où les habitants s'interrogent sur les nombreux cas de cancers pédiatriques. En conséquence, l’autorité sanitaire a indiqué le 23 septembre qu’elle ne préconisait pas d'autres recherches.

"Il n’y a pas de situation singulière en termes de fréquence de cancers pédiatriques à Sainte-Pazanne et ses alentours par rapport à la moyenne départementale de Loire-Atlantique", a précisément déclaré Lisa King, responsable de la cellule régionale de Santé publique France en Pays de la Loire, lors d’une conférence de presse de l’Agence régionale de santé (ARS).

A lire aussi : Sainte-Pazanne : l'incompréhension des habitants après l'arrêt des recherches

"Pas de cause commune"

Pour ses enquêtes, Santé publique France s'est appuyé sur de nouvelles données issues du registre des cancers depuis décembre 2019. Dans le département sont recensés 571 cancers d'enfants de moins de 15 ans entre 2005 et 2018, soit en moyenne 35 à 50 nouveaux cancers chaque année.

Selon l'organisme, l’enquête épidémiologique auprès des enfants touchés (16 enfants de moins de 18 ans) "n’a pas permis de mettre en évidence une cause commune sur le secteur". Dans ce contexte, "nous ne préconisons pas d’autres recherches à l’échelle locale mais nous continuons à surveiller chaque nouvel enfant avec diagnostic", a ajouté Mme King.

Projets de recherche

"Le cancer touchant un enfant reste un cancer de trop et évidemment que la souffrance des enfants est intolérable", a de son côté souligné Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l’ARS. "Nous agissons avec le plus de respect et d’attention pour toutes ces familles. Mais il faut tenir un équilibre entre le cœur et la raison et nous sommes allés au bout de ce que la science permet de faire", a-t-il ajouté.

L'ARS promet de financer une campagne de mesures des pesticides dans l’air à Sainte-Pazanne, qui contribuera à la recherche sur le cancer en fournissant les données issues de ses investigations. Des chercheurs travailleront également durant quatre ans sur les causes des cancers pédiatriques, notamment environnementales, avec trois millions d’euros de budget.

"Nous venons de perdre plus de trois ans"

Le collectif "Stop aux cancers de nos enfants", qui participait au comité de suivi de l’ARS, a exprimé sa grande déception. "Nous venons de perdre plus trois ans en croyant que les autorités sanitaires pouvaient chercher", a réagi à l’AFP sa fondatrice Marie Thibaud.

"Nous venons de perdre plus de trois ans à leur faire confiance. Nous venons de perdre plus de trois ans pendant lesquels de nouveaux enfants auraient peut-être pu ne pas tomber malade. Des enfants auraient pu ne pas mourir" s’indigne ce collectif dans un communiqué publié suite à la conférence de presse de l’ARS.

Le collectif avait lancé la semaine dernière un appel à Emmanuel Macron après la découverte d'un nouveau cas de cancer chez un enfant de quatre ans, portant à 22 le nombre de nouveaux cas de cancer pédiatrique dans cette zone depuis 2015, dont cinq décès.