Elle prend un comprimé d’ibuprofène et reste dans le coma pendant 17 jours

Une Brésilienne de 31 ans affirme avoir pris un unique comprimé d'ibuprofène pour soulager ses règles douloureuses, avant de subir d’impressionnants effets secondaires.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
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Peut-on associer paracétamol et ibuprofène ?
Peut-on associer paracétamol et ibuprofène ?  —  Allodocteurs - Newen France

La maxime est désormais bien connue : les antibiotiques, c’est pas automatique. Ce ne sont pourtant pas les seuls médicaments dont la prise doit faire l'objet de précautions. Malgré leur présence dans l’armoire à pharmacie de tout un chacun, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent présenter un danger pour la santé. Jaqueline Gmack, une Brésilienne de 31 ans, en a fait l'amère expérience, nous apprend le quotidien britannique The Sun.

Pour sensibiliser aux risques de la prise non contrôlée d’anti-inflammatoire, la jeune femme a décidé de partager son histoire sur son compte Instagram et au travers d’un témoignage diffusé sur sa chaîne YouTube. Tout commence lorsque Jaqueline cherche à soulager ses douleurs menstruelles et se tourne, comme des milliers de femmes avant elle, vers l’ibuprofène, un médicament vendu en libre-service en pharmacie.

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17 jours de coma artificiel

La jeune femme relate avoir ensuite ressenti une légère démangeaison à l’oeil 48 heures après la prise du médicament. Le début d’un véritable cauchemar. Le lendemain, Jaqueline Gmack se réveille avec des cloques de sang à l'intérieur de la bouche et ne perd pas de temps pour se rendre à l’hôpital. Là, son état de santé se détériore rapidement, poursuit-elle : bientôt, son visage entier se couvre de cloques. Au point que l’équipe médicale ne se décide à la placer en coma artificiel.

Jaqueline Gmack a été placée en coma artificiel pendant 17 jours
Jam Press/@‌jaque_gmack

Ce n’est que 17 jours plus tard que la jeune femme rouvrira les yeux, sans savoir qu’elle vient de réchapper à un trouble rare mais qui peut s’avérer extrêmement dangereux, voire mortel dans les plus graves des cas : le syndrome de Stevens-Johnson. Selon l’Académie nationale de médecine, il s’agit d’une "toxidermie grave, induite par un médicament dans 85 % des cas".

Dans une récente étude de cas sur le sujet, des chercheurs irakiens expliquent que le syndrome de Stevens-Johnson peut survenir lorsque le système immunitaire réagit de manière excessive à un déclencheur, comme un médicament, ce qui provoque des niveaux élevés d'inflammation et entraîne une forte réaction auto-immune. 

"C'est comme si j'étais brûlée de l'intérieur"

Dans le cas de Jaqueline Gmack, les images de son passage au bloc parlent d’elles-mêmes. "C'est comme si j'étais brûlée de l'intérieur", a-t-elle confié sur son compte Instagram. "À mon réveil, j'ai remarqué que tout mon corps était bandé, ma vue était complètement floue et que j'avais un tube dans la gorge, mais je n'avais aucune douleur. C'est seulement à ce moment-là que j'ai commencé à réaliser que j'étais très faible et que quelque chose de très grave m'était arrivé.

La jeune femme garde de nombreuses séquelles
Jam Press/@‌jaque_gmack

La jeune femme a finalement pu s’en sortir, mais garde de nombreuses séquelles, notamment des cicatrices au niveau du visage et des lésions irréversibles aux yeux. The Sun indique que Jaqueline a commencé un traitement ophtalmologique dès sa sortie de l’hôpital, qu'elle devra poursuivre toute sa vie. Depuis cette première opération en 2011, Jaqueline a subi plus de 24 interventions, notamment des greffes de cornée, des greffes de membrane amniotique et des greffes de cellules souches. 

Quels sont les risques de la prise d'ibuprofène ?

L’ibuprofène est généralement utilisé pour soulager les douleurs, mais également la fièvre ou les inflammations. Il est toutefois conseillé de l’utiliser avec précaution et modération. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) indique par exemple que l’ibuprofène ainsi que les autres AINS "peuvent masquer les signes et les symptômes d’une infection, tels que la douleur et la fièvre, et peuvent retarder la mise en place d’un traitement adéquat de l’infection, ce qui peut accroître le risque de complications".  

Plusieurs contre-indications à la prise d’AINS existent (allergie à la substance active, grossesse de plus de six mois, maladie du foie ou du cœur…). L’autorité sanitaire recommande de demander conseil à un professionnel de santé avant de prendre un anti-inflammatoire, afin de vous assurer que vous ne présentez pas une contre-indication à son utilisation.