“Deltacron” : faut-il s’inquiéter d'un variant mutant de Delta et d’Omicron ?

Un nouveau variant du Covid-19 aurait été découvert en Chypre, où des dizaines d’infections ont déjà été recensées. Mais ce variant combinant Delta et Omicron ne semble pas convaincre les spécialistes, qui croient plutôt à une fausse alerte.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
Rédigé le , mis à jour le
“Deltacron” : faut-il s’inquiéter d'un variant mutant de Delta et d’Omicron ?

Un nouveau variant du Covid combinant Delta et Omicron va-t-il bientôt bientôt faire des ravages à travers le monde ? Pas si sûr, si l’on en croit les avis prudents de plusieurs experts. L'alerte a été donnée par un scientifique chypriote, samedi 8 janvier, qui annonçait avoir découvert un nouveau variant du Covid-19 chez 25 malades.

Leondios Kostrikis, chef du Laboratoire de biotechnologie et de virologie moléculaire à l’Université de Chypre, a indiqué avoir identifié cette nouvelle mutation du virus après des analyses de nombreux prélèvements sur l’île. Parmi eux, 25 présentaient des « signatures génétiques » du variant Omicron, bien que la contamination initiale attribuée au variant Delta. Faut-il alors craindre l’arrivée d’un nouveau variant combinant les caractéristiques de Delta et d’Omicron ?

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Des résultats faussés ?

L’information a été reprise par de nombreux médias au cours du week-end. Mais qu’en disent les experts ? Pour Tom Peacock, virologue à l’Imperial College de Londres, la “découverte” de Deltacron est vraisemblablement causée par une sorte de “mélange” entre différents prélèvements.  

Selon lui, “les vrais variants recombinants apparaissent après plusieurs semaines, voire plusieurs mois de circulation des anciens variants. Or, cela ne fait que quelques semaines qu’Omicron circule. Je doute donc qu’il y ait déjà pu avoir des recombinaisons…” 

"Pas d'autre variant préoccupant"

Interrogé ce lundi 10 janvier au micro de RMC, le Pr Arnaud Fontanet a lui aussi écarté l’hypothèse de l’apparition précoce d’un nouveau variant. L’épidémiologiste et membre du Conseil scientifique indique au contraire “qu’il n’y a pas de variant préoccupant pour l’instant”, tout en se montrant confiant, malgré le nombre de contaminations en très forte hausse en France. 

On va toujours avoir de nouveaux variants mais la constante, c’est qu’au fur et à mesure de l’émergence de ces variants dits préoccupants, à chaque fois, c’est l’occasion d’une nouvelle couche d’immunité. Grâce à une dose de rappel ou à une infection, on est mieux protégé, notamment contre les formes graves", a-t-il précisé.