Comment savoir si un produit est ultra-transformé ?

Diabète, obésité, maladies cardio-vasculaires, cancer, dépression... Les dégâts des aliments ultra-transformés ne font plus de doute. Mais comment reconnaître ces produits ?

Sophie Coisne
Rédigé le , mis à jour le
Les aliments ultra-transformés, dangereux pour la santé
Les aliments ultra-transformés, dangereux pour la santé  —  Le Mag de la Santé - France 5

Pour mieux manger, il est primordial de limiter la part d’aliments ultra-transformés que l'on met dans son assiette. Mais comment les identifier et de quoi s'agit-il ?

Les produits ultra-transformés sont définis comme tous les produits, industriels ou non, qui contiennent au moins un ingrédient qui n’existe pas tel quel dans la nature ou dans la cuisine. Il peut s'agir d'additifs, de conservateurs, mais aussi d'arômes et de sucres comme le dextrose, le sirop de glucose-fructose ou l’amidon modifié.

Problème : nous en consommons énormément. Ces aliments ultra-transformés représentent en effet 29 % de l’alimentation des adultes et 33 % de celle des enfants de trois à neuf ans.

Sauces, céréales, yaourts, pains de mie...

Et l'appellation complexe ne doit pas nous leurrer : les produits ultra-transformés sont pour la plupart des aliments très courants. Parmi eux : beaucoup de céréales du petit-déjeuner, les sauces, les cordons-bleus, les nuggets, les bouillons de légumes, les sodas, les pâtes à tartiner… Et même des aliments en apparence sains comme les steaks végétaux. Et selon Open Food Facts, 92 % des pains de mie et 73 % des yaourts aux fruits sont eux aussi ultra-transformés.

Ces aliments sont d’autant plus faciles à acheter que les supermarchés encouragent leur achat. Une étude belge a montré que pour 3,6 mètres de rayons d’aliments sains, il y avait en moyenne 10 mètres d’aliments ultra-transformés.

Or, ces produits ultra-transformés ne sont pas bons pour la santé. 

Des risques pour la santé physique et mentale

La liste des maladies liées à la consommation d'aliments ultra-transformés ne cesse de s’allonger. Plus de 200 études scientifiques ont ainsi montré un lien entre ces produits et le diabète, l’obésité et les maladies cardiovasculaires. Ainsi, quand vous augmentez de 10 % la part d’aliments ultra-transformés dans votre assiette, vous augmentez de 12 % le risque de maladie cardiovasculaire.

Récemment, une étude française a par ailleurs montré que les personnes qui consomment plus d’un tiers d’aliments ultra-transformés ont une probabilité accrue de 31 % de souffrir d’épisodes dépressifs.

À l’inverse, la diminution de la consommation d’aliments ultra-transformés possède également un impact intéressant. Une étude du Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a noté que remplacer de 10 % des aliments ultra-transformés par des aliments peu transformés fait chuter le risque de développer un cancer du côlon, un cancer du foie et des cancers ORL.

Des indices pour reconnaître ces aliments

La mention"produit ultra-transformé" n'est évidemment pas inscrite noir sur blanc sur l’emballage des aliments. Et le nutri-score ne vous sera d'aucune aide, car il ne mesure pas le critère d’ultra-transformation. Un produit ultra-transformé peut donc tout à fait afficher un nutri-score A. 

Néanmoins, au moment de choisir un produit, plusieurs éléments doivent vous alerter. En pratique, prudence si le produit :
- contient un ou plusieurs ingrédients qui n’existent pas dans votre cuisine
- comporte une trop longue liste d’ingrédients, au-delà de cinq
- affiche des allégations santé comme "sans sucre ajouté" ou "enrichi en protéines". Pour obtenir ces propriétés, l’industriel va remplacer le sucre par des édulcorants ou ajouter des protéines de pois, très loin d’une substance naturelle. C’est pour cette raison que les steaks végétaux sont dans leur majorité des produits ultra-transformés.

La meilleure manière de limiter la consommation de ce type de produits est de cuisiner maison autant que possible. Allez y petit à petit, en prenant l’habitude de faire votre soupe vous-même, par exemple, ce sera un bon début.