"Venenum", une expo empoisonnée

À Lyon, le musée des Confluences propose une exposition intitulée "Venenum, un monde empoisonné". Elle est consacrée au poison dans l'histoire, la médecine et les croyances. Une exposition conçue par un comité scientifique pluridisciplinaire qui mêle peintures, sculptures, animaux vivants et collection ethnographique.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Il suscite à la fois la peur et la fascination. Depuis l'Antiquité, le poison a toujours été utilisé par l'homme comme instrument de pouvoir. Silencieux et indétectable, le poison est une arme idéale : "L'usage le plus connu du poison est l'empoisonnement pour éliminer les rivaux mais aussi pour se donner la mort de manière digne. Et très rapidement, on comprend que les poisons peuvent être utiles pour chasser, pour se faire la guerre…", explique Carole Million, chargée d'exposition au musée des Confluences.

L'homme a découvert cet instrument de mort en observant son environnement. Omniprésentes dans la nature, les substances toxiques ont une double utilisation pour les plantes et les animaux : "La nature a développé une fonction toxique qui se divise en deux grands ensembles : ce qui relève du venimeux et ce qui relève du vénéneux. Le venimeux concerne avant tout le règne animal avec des substances toxiques qui peuvent être administrées par morsure ou par piqûre. La fonction vénéneuse, elle, concerne avant tout les plantes qui contiennent des substances toxiques qui peuvent empoisonner les personnes qui les consomment", note Denis Richard, pharmacologue. C'est le cas par exemple du colchique qui peut provoquer des troubles neurologiques et cardiaques, ou de la digitale dont l'absorption peut être mortelle pour l'homme.

Confronté à la puissance de ces substances toxiques naturelles, l'homme a cherché à mieux les connaître pour mieux s'en servir. Utilisés à faible dose, ces poisons capables de tuer sont ainsi devenus capables de soigner. Mais de nos jours, le poison le plus dangereux n'est plus issu du règne végétal, l'homme est désormais confronté aux poisons contemporains qu'il a lui-même créés. Amiante, pesticides ou perturbateurs endocriniens… font partie intégrante de notre environnement : "Ils n'ont pas en général un effet immédiat, souligne Francelyne Marano, toxicologue, ils vont agir à petites doses en cocktail sur le long terme".

Pour explorer la représentation du poison dans la culture, l'histoire ou la médecine, l'exposition "Venenum, un monde empoisonné" est présentée jusqu'au 7 janvier 2018 au musée des Confluences à Lyon.

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