Découverte d'une enzyme artificielle qui pourrait dégrader les bouteilles en plastique

En travaillant sur une enzyme bactérienne capable de dégrader certains plastiques, une équipe internationale de chercheurs a synthétisé une enzyme plus performante encore.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Découverte d'une enzyme artificielle qui pourrait dégrader les bouteilles en plastique
©Pixabay

Tout commence avec une bactérie découverte au Japon il y a quelques années : l'Ideonella sakaiensis. Cet organisme se nourrit de PET (polytéréphtalate d'éthylène) un plastique qui entre dans la composition de nombreuses bouteilles et contenants. Ce type de plastique n’ayant été créé qu’au XXe siècle, I. sakaiensis est le fruit d’une évolution bactérienne récente.

Récemment, une équipe internationale de chercheurs [1] a cherché à étudier la structure de l’enzyme PETase, produite par la bactérie, qui interagit avec la structure du PET.

Or, à en croire les données à paraître cette semaine dans les Comptes-rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS), en synthétisant des molécules de profil voisin, les chercheurs ont involontairement produit une enzyme encore plus efficace que l’originale.

Une découverte inattendue

Les scientifiques s'activent désormais à améliorer les performances de cette nouvelle enzyme, dans l'espoir de pouvoir un jour l'utiliser dans un processus industriel de destruction des plastiques.

"Bien que l'avancée soit modeste, cette découverte inattendue suggère qu'il y a de la marge pour améliorer davantage ces enzymes, pour nous rapprocher encore d'une solution de recyclage pour la montagne en constante croissance de plastiques mis au rebut", a commenté John McGeehan, professeur à l'école de sciences biologiques à Portsmouth, co-auteur des travaux.

Plus de huit millions de tonnes de plastiques aboutissent dans les océans de la planète chaque année, faisant croître les inquiétudes sur ses impacts écologiques et sanitaires à moyen terme. La plupart de ces déchets peuvent perdurer des siècles dans l’environnement.

avec AFP


[1] Les chercheurs appartiennent aux universités de Portsmouth (Royaume-Uni), Campinas (Brésil), de South Florida (États-Unis) et du laboratoire des énergies renouvelables du ministère de l'Energie des États-Unis,