Alerte sur la présence de pesticides dans des habitations et une école du Médoc

Une étude menée a révélé la présence de pesticides dans les poussières de certaines habitations situées à proximité de vignes.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Les agriculteurs français pourront écouler leurs stocks de Basta F1 jusqu'en juillet 2018.
Les agriculteurs français pourront écouler leurs stocks de Basta F1 jusqu'en juillet 2018.  —  Photo © Sauletas - Fotolia

"100 % des lieux testés sont contaminés par des pesticides viticoles, et dans chaque lieu sont détectés des résidus cancérigènes, reprotoxiques et perturbateurs endocriniens", affirme le collectif Info Médoc Pesticides, qui a examiné huit maisons et une école du Médoc. En septembre dernier, les membres du collectif, en association avec l'association Eva pour la vie, ont prélevé des échantillons de poussière et les ont transmis au laboratoire indépendant Kudzu Science.

"Un faisceau de présomption d'une contamination liée à l'usage agricole"

Résultat : sur 32 pesticides recherchés, "entre 11 et 21 en moyenne" sont présents dans les logements et dans l’école observés. Parmi eux, des fongicides, des herbicides et quatre pesticides interdits. D’après les auteurs de ce travail, il existe "un faisceau de présomption d'une contamination liée à l'usage agricole" de ces substances chimiques. Le collectif a en effet indiqué que les lieux analysés, situés sur les communes de Cussac, Listrac et Macau, étaient extrêmement proches des vignes.

Selon Kudzu Science, la contamination est "faible mais présente", et "significativement détectable" dans chaque logement testé. Le laboratoire a par ailleurs indiqué à l’AFP que "la muliplicité des produits […] pose un questionnement sanitaire, étant donné la possibilité de ce qu'on appelle des effets cocktail". En outre, selon Kudzu Science, certains "perturbateurs hormonaux [détectés] peuvent avoir des effets à faible dose".

Pesticides dans les vignobles : des associations appellent à une prise de conscience. Sujet diffusé le 27 avril 2015.

Un travail à "valeur informative"

Cependant, au vu de la faible taille de l’échantillon analysé, Info Médoc Pesticides précise que son travail ne peut être considéré comme une étude. En ce sens, cette recherche ne peut pas prouver une "contamination systématique des habitations de riverains de zones viticoles". Le collectif estime néanmoins que son travail pourra constituer, à l’avenir,  une "valeur informative" pour des recherches futures. D’autant que "la part de responsabilité de la pollution liée aux pesticides agricoles et viticoles est bien réelle", ajoute Info Médoc Pesticides.

Le collectif réclame donc que "tous les lieux de vie sans distinction soient protégés des pesticides et de leurs effets par l'application exclusive de produits homologués pour l'agriculture biologique sur toutes les zones agricoles situées à proximité".